Élisabeth
Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Élisabeth
Lizzy Mercier Descloux a connu une trajectoire morcelée qui l’a conduite de l’école des Beaux-Arts à New-York, des Halles de Paris au CBGB, célèbre club qui a vu naître la scène post-punk américaine. Là, elle a côtoyé les membres de Blondie, Patti Smith, Richard Hell, ou bien encore le peintre Jean-Michel Basquiat.
Sa chanson la plus célèbre s’intitule Mais où sont passées les gazelles ?, parue en 1984 chez ZE Records, et aurait pu être estampillée « world music » si l’étiquette avait existé à l’époque, ce qui n’est pas le cas. Lizzy Mercier Descloux est à l’avant-garde, le morceau ne détonne même pas dans sa discographie tant l’artiste s’est appliquée à toucher à tout : post-punk, new-wave, simili-variété. Son compagnon s’appelle Michel Esteban. Ils se sont rencontrés à Paris, dans sa boutique de vêtements, sanctuaire punk, avant de s’envoler pour New-York. Il est le fondateur du label ZE Records qui a produit, entre autres : Caroline Loeb, Lio, Kid Creole ou Alan Vega. Là aussi l’éclectisme est de mise.
Mais où sont passées les gazelles ? est une reprise d’un morceau sorti l’année précédente : Ku Hluvukile Eka « Zete » d’Obed Ngobeni et Kurhula Sisters (83), qui sera ensuite repris une nouvelle fois par Mahlathini et Mahotella Queens sur l’album Paris-Soweto (88). La version de Lizzy Mercier Descloux est assez légère, elle raconte une errance soudain transcendée par l’apparition des gazelles :
« Incroyable cortège vivant tombé des nues ».
Le cadre est celui d’une rue le soir. Les lignes musicales sont sautillantes, le refrain orné de chœurs d’enfants.
L’autre version raconte un township rasé par les bulldozers et des habitants déplacés de force dans des camions à ordure, nous sommes en Afrique du Sud à la belle époque…
Pour ce morceau, la chanteuse a reçu un Bus d’Acier en 1984. Cette récompense musicale, décernée de 1981 à 1996 à des chanteurs ou des groupes de rock français, était parrainée par le Bus Palladium, célèbre club parisien sis au 6, rue Pierre-Fontaine, dans le 9ème arrondissement, qui a été chanté par Léo Ferré, Antoine ou Serge Gainsbourg :
« Tu aimes la nitroglycérine (IN)
C’est au Bus Palladium que ça s’écoute (OUT)
Rue Fontaine il y a foule
Pour les petits gars de Liverpool » (Qui est In qui est Out).
Entre autre lauréats, on compte Alain Bashung, Étienne Daho, Charlélie Couture, Noir Désir, Mano Negra, Bérurier Noir (qui avait refusé le prix, doigt d’honneur à l’appui, évidemment), Rita Mitsouko, autant dire du beau linge, et je trouve que Lizzy Mercier Descloux n’est pas reconnue à sa juste valeur.