Terres désolées
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Terres désolées
On roulait depuis des heures. J’étais épuisée et Jack aussi. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait l’intention de faire une pause. C’était hors de question ! Dans cette région, il valait mieux éviter de trop traîner…
– Stop !! criai-je. Arrête-toi ! C’est quoi, là-bas ?
– De quoi tu parles ? gueula Jack.
– Droit devant les trois silhouettes !
Premier signe de vie depuis des semaines. Dans la lumière pâle du lever du jour, on distinguait à peine la silhouette de trois petits animaux à fourrure. Je sortis mes jumelles pour observer ces terres désolées. Magnifique. Je n’avais encore jamais eu l’occasion d’apercevoir ce genre de créatures. Pas étonnant puisqu’ici, à part les mauvaises herbes, il ne restait plus rien.
Jack pila avant de couper le moteur de son bolide. Il se contorsionna pour attraper son sniper posé sur la banquette arrière et commença à inspecter la zone à travers le viseur. Quand enfin, il repéra ce que j’avais vu, il se tourna vers moi un sourire atroce sur les lèvres.
– Super ! Notre p’tit dej va être royal. J’en salive déjà…
– Attends, tu déconnes là ? Ça fait des jours qu’on roule dans ce désert et la première bestiole qu’on croise, toi, tu veux la bouffer ? C’est quoi ton problème, mec ?
– Mon problème ? T’es sérieuse ? Tu viens de le dire toi-même, ça fait des jours qu’on traîne ici et qu’on a rien mangé d’autres que ces merdes en barre ! Tu sais ce qu’ils mettent là-d’dans ? Non ? Bah crois-moi, tu veux pas savoir… ok ?
Un silence gênant s’installa. Je ne savais pas trop quoi répondre à ça, mais mon estomac s’en chargea. Un long grognement venant direct de mes entrailles. Ce qui sembla grandement amuser Jack.
– On est d’accord ! Donc, tout ce qui ne ressemble pas trop à un humain, on le passe à la casserole !
Son attitude m’écœurait. Quel odieux personnage… Et dire que c’est le mec le plus civilisé de toute la compagnie. Il aperçut mon air dégoûté et se mit à rire.
– Désolé ma belle, mais c’est la loi du plus fort désormais. Et il se trouve, qu’avec ma douce ici présente, dit-il en brandissant son arme, nous sommes les plus forts !
Jack sortit de la voiture et s’appuya sur le moteur encore fumant pour tirer. L’écho de son premier tir résonna avant de se perdre dans l'immensité du désert. J’entendis alors Jack rouspéter. Il venait de manquer sa cible.
– Merde ! Ils bougent sacrément vite !
Il cracha avant de se remettre en position. Il se concentra, retint sa respiration, mais avant qu’il n’ait le temps d’appuyer de nouveau sur la gâchette sa tête s’envola loin de son corps. Pas une goutte de sang. La plaie était comme cautérisée.
Prise de panique, je ne pris pas le temps de réfléchir. Je me hissai à la place du conducteur et démarrai sans plus attendre. Et dans un bruit tonitruant, la caisse décolla envoyant valser les restes sans vie de Jack.
Je n’avais perçu qu’une ombre, furtive et d’une précision meurtrière. J’avais eu beaucoup de chance de m’en être sortie indemne. De n’avoir perdu que le maigre contenu de mon estomac. De toute évidence, nous n’étions pas les seuls à avoir subi les ravages de cette foutue guerre nucléaire. Et même bien armés, nous n’avions pas la place à la plus haute dans la chaîne alimentaire.
Texte de L.S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Mark Frost de Pixabay : Fantaisie Steampunk Surréaliste - Photo gratuite sur Pixabay