

La fin de mon cauchemar
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La fin de mon cauchemar
Encore et toujours ce putain de cauchemar.
Chaque matin depuis presque un mois, je me réveille en sueur malgré l'air glacial qui règne dans ma chambre. Mes draps sont trempés et froissés, mon corps meurtri et épuisé, mon esprit brisé. Mes cheveux humides collent à mon visage baigné de larmes. Le souffle court, je me lève prête à affronter une nouvelle journée. Prête à fuir cette réalité qui ne peut exister. Je n'ose fermer les yeux, pas même les cligner, de peur que les flash-back n'envahissent mes pensées déjà sombres.
Comme chaque matin depuis presque un mois, Lila m'attend en bas dans la cuisine. Je peux l'entendre faire les cent pas alors que la cafetière siffle son mécontentement tant elle est abîmée. Un peu comme moi. Lila veille sur moi, bien trop effrayée que je ne fasse une connerie. Bien décidée à m'empêcher de m'évader.
Quelques semaines en arrière, elle était encore ma meilleure amie. Et tous ses gestes et ses attentions m'auraient très certainement fait fondre. Mais aujourd'hui, ils me donnent envie de vomir. Je voudrais qu'elle disparaisse, qu'elle me laisse tranquille. Comme ce jour où ma vie a totalement déraillé.
Quelques semaines en arrière, j'étais encore une jeune fille équilibrée et heureuse de vivre. Totalement naïve face à la noirceur de l'humanité. Je n'étais qu'une imbécile vivant dans un monde de bisounours, incapable d'imaginer qu'un être aussi cruel se terrait dans l'immeuble d'en face. Mais aujourd'hui, j'ai des cicatrices qui m'interdisent d'oublier. Toutes ne sont pas visibles. Aucune ne pourra disparaître.
— Hey, bien dormi ? me demande Lila en se précipitant vers moi alors que je descends les dernières marches de l'escalier.
Elle me prend dans ses bras dans un câlin que je ne lui rends pas. Tous mes muscles sont tendus. Mes mâchoires crispées. Je retiens un soupir d'agacement. Son contact me brûle et j'ai envie de hurler, mais je me contiens. Je ne veux pas la blesser. Elle n'est pas responsable de mon malaise. Elle n'est pas responsable de la mort de mon âme. Elle veut simplement m'aider par amour ou par loyauté. C'est ce que je ne cesse de me répéter pour ne pas l'envoyer chier comme tous les autres.
Après quelques secondes, elle recule pour m'observer et, à son sourire triste, je sais que ce qu'elle voit l'angoisse. Mes cheveux bruns, autrefois si soyeux, sont emmêlés et forment un nid désordonné sur le dessus de ma tête. Des cernes noirs et profonds semblent vouloir engloutir mes yeux encore rouges de sommeil et de désespoir. Ma peau est pâle et terne. Il faut dire que je n'ai pas vu le soleil depuis des semaines, et sans Lila, je ne sortirais même pas de mon lit. Pas même pour manger.
— Aujourd'hui, je me suis dit qu'on aurait pu aller faire un peu de shopping. C'est les soldes et j'ai déjà repéré quelques articles sympas chez Ludo. Il y a cette petite robe...
Je ne veux pas sortir. Je ne peux pas sortir. Ma tasse préférée se brise dans mes mains et la porcelaine entaille mes doigts. Le café brûlant coule sur moi et m'ébouillante. Pourtant, je ne bouge pas. Lila hurle, tire sur mes vêtements et m'asperge d'eau gelée, mais je ne sens rien. Je suis comme engourdie. Les gens du village disent de moi que je suis une survivante, mais au fond, je suis une morte-vivante.
Soudain, je suis de retour dans cette pièce humide et poussiéreuse, attachée au lit attendant que Cole revienne. Parce qu'il revient toujours. Il joue avec moi. Marque mon corps et mon âme. Et je suis impuissante. Totalement sans défense. Alors je prie pour mourir, puisque c'est ma seule échappatoire. Je n'ai plus la force de hurler ni de me débattre. Cela ne sert à rien, si ce n'est à l'exciter un peu plus. Bientôt, il apparaîtra derrière le rideau. Bientôt, je pourrai le voir à travers le miroir. Et avec un peu de chance, mon cauchemar prendra fin.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono sans relecture).
Image par Peter H de Pixabay : Chambre Chaise Miroirs Image - Photo gratuite sur Pixabay

