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Will Hunting (Good Will Hunting, Gus Van Sant, 1997)

Will Hunting (Good Will Hunting, Gus Van Sant, 1997)

Pubblicato 28 apr 2021 Aggiornato 28 apr 2021 Cultura
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Will Hunting (Good Will Hunting, Gus Van Sant, 1997)

OK, Will n'est pas Gerry. Si Will avait été Gerry, il n'aurait pas rencontré le même succès. Pourtant, sous sa facture très classique, Gus Van Sant a réussi à injecter l'esprit de son futur formidable et expérimental "Gerry" dans "Will Hunting". Déjà il y a comme des similitudes dans scénario et le casting. "Gerry" a été co-écrit par Matt Damon et Casey Affleck qui jouent tous deux les seuls rôles du film, Gerry 1 et Gerry 2. "Will Hunting" a été scénarisé par Matt Damond et Ben Affleck, frère de Casey qui jouent tous deux dans le film, le premier dans le rôle principal et le second dans un rôle secondaire, celui du frère d'élection qui pousse le premier à transcender ses peurs et à prendre le large.  Casey est présent aussi dans un plus petit rôle à leurs côtés. Mais la principale similitude que je vois dans les deux films, c'est qu'ils mettent au centre une relation-miroir. Les deux Gerry sont deux âmes errantes qui ne font plus qu'une à la fin de leur périple dans le désert. Will et son psy-mentor, Sean (Robin Williams dont la sensibilité à fleur de peau fait encore mouche) sont également deux âmes errantes, deux âmes en souffrance vivant dans les marges du monde. Deux âmes fulgurantes aussi. Le premier est un surdoué inadapté faisant le ménage au M.I.T alors qu'il sait résoudre de complexes problèmes mathématiques qui passent au-dessus de la tête des étudiants les mieux intégrés. Le second est la némésis du professeur de mathématiques Gérald Lambeau (Stellan Skarsgård), celui qui préfère s'intéresser à l'humain plutôt qu'à la course au prestige et aux médailles mais qui ne parvient plus à avancer depuis la mort de sa femme. La rencontre entre Will et Sean fait des étincelles. Et lors de la scène d'explosion cathartique, quand Sean martèle "ce n'est pas de ta faute", on peut penser qu'il se le dit autant qu'il le dit à Will. Les deux hommes ne forment alors plus qu'une seule entité, une seule âme et un seul corps. Ils savent qu'ils ne sont plus seuls ("il a volé ma réplique" en guise de formidable conclusion pour quelqu'un qui prend enfin le taureau par les cornes). Ils vont pouvoir enfin sortir de leurs déserts respectifs. La pauvreté, la délinquance, la peur de l'engagement (nourrie des souffrances de l'enfant abandonné et maltraité) pour le premier. Le naufrage solitaire dans la tempête façon "All is lost" pour le second (allusion au tableau qui le représente dans la pièce où Will consulte, peint par Gus Van Sant). Sauf que tout n'est pas perdu, quel que soit son âge et quelle que soit l'étendue de ses pertes.

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