La Ruée (American Madness, Frank Capra, 1932)
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 27 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
La Ruée (American Madness, Frank Capra, 1932)
La quintessence du cinéma de Frank Capra avant même tous ses chefs d'oeuvre humanistes, celui-ci l'a donnée dans "La Ruée", son premier grand film social. Soit 1h13 d'un récit ou plutôt de trois récits entremêlés qui montrent à quel point Frank Capra savait mêler avec brio toutes les échelles: de Dickson, le patron et ses actionnaires aux différentes strates du personnel jusqu'aux mouvements de foule, c'est à une véritable micro-société représentative de l'Amérique de la Grande Dépression que l'on a affaire au travers de la quasi unité d'action offerte par le cadre de la Union National Bank dans laquelle se déroule l'histoire. La clarté extrême avec laquelle le film est structuré permet de ne jamais se perdre: la fin reprend ainsi le début, bouclant ainsi la boucle. Entre ces deux extrémités montrant un début de journée "type" d'une banque fourmilière dans laquelle règne la sérénité et l'harmonie, Frank Capra va construire trois intrigues destinées à déstabiliser ce microcosme. La première provient de l'épouse du patron qui se sent délaissée et n'est pas insensible aux avances de son employé, Cluett. Lequel est aussi le fruit véreux qui fait entrer trois gangsters dans la place, ajoutant ainsi une intrigue criminelle à l'intrigue sentimentale. Enfin les associés de Dickson, bien moins généreux et clairvoyants que lui veulent sécuriser leurs gains plutôt que de le faire travailler au service de la société: ils estiment qu'il est trop risqué de parier sur le potentiel des gens sur la foi d'intuitions plutôt que sur l'état de leur compte en banque. C'est dans la deuxième partie du film, quand Frank Capra fait monter ces trois intrigues en mayonnaise que la foule entre en scène, d'abord pour le pire et ensuite pour le meilleur. Le pire, c'est d'abord la rumeur, filmée à l'aide de gros plans sur des citoyens lambda qui s'enchaînent de plus en plus rapidement. Puis ensuite la panique quand ces mêmes citoyens se ruent tous en même temps à la banque pour retirer leurs dépôts ce qui donne lieu à des scènes impressionnantes. Face à l'irrationalité dangereuse de la masse et à l'égoïsme des élites financières qui risque de faire s'effondrer l'édifice bâti pour le bien général, Frank Capra oppose ses idéaux de solidarité et de générosité reposant sur la gratitude de tous ceux que Dickson a aidé à un moment ou à un autre. Toute ressemblance avec un futur très grand classique rediffusé chaque année à noël aux USA est purement fortuite ^^ (quoique personnellement, je lui trouve aussi des points communs avec "Mr. Deeds goes to town" et "Mr. Smith goes to Washington".)