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Le goût des autres (Agnès Jaoui, 2000)

Le goût des autres (Agnès Jaoui, 2000)

Pubblicato 19 gen 2021 Aggiornato 19 gen 2021 Cultura
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Le goût des autres (Agnès Jaoui, 2000)

Ces gens-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Des barrières (des gouffres) de classes, de culture, d'opinion les séparent. Chacun vit dans son petit entre soi (et les vaches seront bien gardées): les beaufs avec les beaufs (la famille Castella), les prolos avec les prolos (Frank-Bruno-Manie), les intermittents du spectacles snobinards fauchés avec les artistes snobinards fauchés (la bande de Clara). Mais au fond chacun se sent bien seul. Castella (Jean-Pierre Bacri) déprime dans la bonbonnière de sa femme dans laquelle il ne se reconnaît pas. Manie et cie jouent les durs alors qu'ils sont tous blessés, perdus et phobiques de l'engagement. Enfin Clara (Anne Alvaro) résume sa situation par une punchline bien sentie: "tu sais ce que c'est qu'une actrice de 40 ans au chômage? Un pléonasme." Sans parler de l'horloge biologique qui tourne et pas d'enfant ni d'homme pour le faire à l'horizon. D'autant que Clara est une romantique "Je veux être un peu amoureuse, que ça veuille dire quelque chose, ça n'a rien d'extraordinaire." Car et c'est tout le génie de cette comédie de mœurs, sommet d'écriture dans la carrière du couple "Jabac" (Jaoui/Bacri), les préjugés et les sentiments sont deux choses bien différentes. Au point que les deuxièmes peuvent démonter les premiers ce que cette comédie s'emploie à faire avec jubilation et non sans cruauté au passage.

Bien sûr il faut quand même un lien pour que tous ces gens se rencontrent. L'usine de Castella est pourtant tout sauf glamour. Mais relookée par l'un des artistes qui gravitent autour de Clara (Anne Alvaro), elle présente déjà beaucoup mieux. L'artiste en question méprise soit disant ceux qui sont "bankables"... jusqu'à ce que Castella dégaine son chéquier. Et puis il y a un gros contrat à signer avec des iraniens. En attendant que l'affaire soit conclue, on colle à Castella un coach polytechnicien (Xavier de Guillebon) et un garde du corps, Frank (Gérard Lanvin) qui sympathise avec le chauffeur Bruno (Alain Chabat) lequel est un des anciens amants de passage de Manie (Agnès Jaoui) laquelle vend de l'herbe et écoute les confidences de Clara qui donne des cours d'anglais accélérés à Castella (toujours dans le but de faciliter la signature du contrat).

Mais cela ne suffit bien évidemment pas même si au fil du temps, certains malentendus seront levés. Un autre lien essentiel est celui de l'art. A priori incompatible avec Castella, son côté bling-bling, ses blagues grossières, jusqu'à ce qu'il tombe fou amoureux de Clara en train de déclamer avec feu du Bérénice sur scène (Anne Alvaro n'est pas tragédienne pour rien). Laquelle le rejette même si elle refuse de participer aux scènes de lynchage collectif (type "Le dîner de cons") avant de s'apercevoir mais un peu tard (ou pas, suspens) qu'elle est peut-être passée à côté du grand amour.

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