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Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County, Clint Eastwood, 1995)

Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County, Clint Eastwood, 1995)

Pubblicato 4 ago 2020 Aggiornato 4 ago 2020 Cultura
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Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County, Clint Eastwood, 1995)

"Sur la route de Madison" est un film d'interstices. Ceux par lesquels Francesca (Meryl STREEP) observe Robert Kincaid (Clint EASTWOOD) lorsqu'elle l'accompagne sur le pont couvert de Roseman qu'il s'apprête à photographier. L'histoire non conventionnelle de Francesca et de Robert, deux amants d'âge mûr, est elle-même un interstice entre les fondations de l'Amérique profonde WASP, blanche et puritaine des années 60 dont le film est une subtile critique. L'espace de 4 jours, Francesca entrevoit un autre possible à travers sa morne vie de desperate housewife de l'Iowa. Son american Dream s'est mué en désillusion, celle d'une vie sans perspectives autre que celle de la dissolution de son individualité dans le devoir conjugal et familial. Une vie cloîtrée passée à servir mari et enfants pour lesquels la mère se confond avec les murs de la maison. Une vie à rêver d'un ailleurs impossible, incarné par le voyageur et observateur infatigable et bienveillant du monde qu'est Robert Kincaid et à travers lui Clint EASTWOOD. Car le film est aussi une brèche dans son intimité. A des années lumières de son image masculiniste, on découvre l'homme libre, ouvert d'esprit, contemplatif, sensuel bref féminin. Cette part de féminité jusque là enfouie s'incarne aussi bien dans la manière de magnifier les paysages filmés en lumière naturelle que dans le surgissement de la musique noire alors même que la ségrégation était toujours en vigueur. Et enfin dans le personnage de Francesca qui incarne à lui seul l'amour que Clint EASTWOOD porte aux femmes. Ronde et sensuelle jusqu'au bout des ongles, Francesca est indissociable de la nature (lumière, vent, eau) dont elle est habituellement coupée. Cet instant de grâce durant lequel elle retrouve sa puissance perdue à un parfum d'éternité. Le fait qu'elle y renonce pour retourner à son esclavage est symbolique des tares de l'american way of life alors que Clint EASTWOOD incarne l'artiste marginal qui l'a révélée à elle-même. Révélation qu'elle lègue à sa mort à ses enfants, deux quadragénaires dévitalisés, en espérant sans doute quelque peu faire changer les choses alors que le passage du temps n'entraîne que la reproduction du même triste modèle.

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Mr Plankton
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Des larmes, de la vie, encore des larmes, encore de la vie...Ce film est bouleversant.De l'origine de la vie à...

Adélice Bise
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