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Revoir Paris (Alice Winocour, 2022)

Revoir Paris (Alice Winocour, 2022)

Pubblicato 8 ott 2022 Aggiornato 8 ott 2022 Cultura
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Revoir Paris (Alice Winocour, 2022)

"Revoir Paris" c'est le "diamant dans le trauma" pour reprendre l'expression du film. Pour comprendre cette expression et la philosophie qu'elle véhicule, on peut se replonger dans "Un merveilleux malheur", le livre de Boris Cyrulnik sorti en 2002 qui popularisa la notion de résilience en soulignant que le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur*. Et pour cause, comment saurions-nous que nous sommes heureux si nous n'avons jamais souffert et vice-versa. Or avant de devenir une rescapée, une survivante, jamais Mia (Virginie EFIRA) ne s'était posé cette question du bonheur. Mais son stress post-traumatique qui se traduit par une amnésie partielle et des fragments de souvenirs récurrents qui s'invitent dans son présent dès qu'un stimulus vient les déclencher (un couloir, un gâteau d'anniversaire, une averse) l'empêche de reprendre une vie normale. Mia ne peut plus faire semblant tant elle ne cesse d'être ramenée à la soirée qui a fait basculer sa vie. Ne peut plus faire semblant par exemple de vivre avec un compagnon qui l'a planté en plein dîner au restaurant peu avant le drame sous prétexte d'une urgence alors qu'en revanche, un autre homme, Thomas (Benoît MAGIMEL) en décalage lui aussi avec le bonheur auquel il est sensé participer ce soir-là (sa fête d'anniversaire) lui a lancé un regard pénétrant -presque entendu- dans la brasserie où elle s'était abritée de la pluie juste avant l'attaque. Nul doute qu'il avait noté sa solitude, sa tristesse voire sa détresse (l'encre de son stylo qui coule sur ses doigts alors qu'elle essayait d'écrire dans son carnet de travail). Thomas comme Mia a survécu, lui aussi bien amoché physiquement et psychiquement mais leur duo aux tempéraments complémentaires fonctionne parfaitement. Mia, telle la Mariée dans "Kill Bill : Volume 1" (2003) enfile son armure de guerrière avant de chevaucher sa moto en quête de ses souvenirs perdus que Alice WINOCOUR fait revenir par fragments alors que Thomas dont la mémoire est excellente mais dont la mobilité est réduite se soigne par l'humour. En dépit de leurs évidentes affinités, leur rencontre ne pouvait se faire que sur le mode de la gueule cassée c'est à dire dans des chambres d'hôpital et au sein d'un groupe de victimes se réunissant régulièrement sur les lieux du drame, inspiré des attentats du Bataclan**. Parmi elles, la jeune Félicia (Nastya GOLUBEVA CARAX, la fille de Leos CARAX) symbolise la philosophie du film: une simple carte postale "léguée" par ses parents à laquelle elle n'aurait pas prêté attention dans d'autres circonstances l'amène à se plonger dans la contemplation des "Nymphéas" de Monet au musée de l'Orangerie. L'art, l'humour, le combat, autant de moyens de retrouver le chemin du monde des vivants auquel il faut rajouter un quatrième élément, le plus important, le lien fraternel qui circule désormais entre tous ceux qui ont vécu la même expérience. Un lien qui dans le cas de Mia prend valeur de quête initiatique. A la recherche d'un homme qui l'a aidé à survivre le soir du drame, elle s'aventure dans les bas-fonds de la société, au milieu des immigrés clandestins dont la survie est le quotidien et qui font aussi partie du paysage parisien, au pied même de la tour Eiffel mais qu'on ne remarque même pas. Jusqu'à ce qu'au seuil de la mort, on en découvre la valeur, celle du "diamant dans le trauma".

J'ajoute que dans ce beau film qui a la puissance de son évidence (au sens de sa justesse), un autre personnage joue un rôle clé: la ville de Paris, de sa vitrine huppée et touristique à ses arrière-cuisines les plus sordides.


* Boris Cyrulnik et Alice Winocour sont des survivants ou descendants de survivants de la Shoah.

** Le frère de Alice Winocour était au Bataclan le soir des attentats et a survécu.

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