Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
 CHAPITRE 31 

 CHAPITRE 31 

Pubblicato 8 apr 2022 Aggiornato 8 apr 2022 Cultura
time min
0
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb commento
lecture lettura
0
reazione

Su Panodyssey puoi leggere fino a 10 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 9 articles da scoprire questo mese.

Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis! Accedi

 CHAPITRE 31 

Une épouse à consoler – Des yeux pour pleurer – Une promesse à tenir.

Philippe était reparti à Saint-Cloud sitôt les funérailles achevées. Cela m’avait peiné qu’il ne reste pas, mais sa présence lors de ces douloureuses semaines avait été un tel soulagement que je ne voulais le presser. Il m’avait promis qu’il m’inviterait à dîner et qu’il prévoirait même quelques festivités. C’était là un geste de réconciliation, pensais-je, ou du moins, voulais-je y voir cela. Je ne savais jamais s’il fallait que je donne de l’espace à mon frère ou si je devais le forcer à rester auprès de moi à la Cour, comment lui faire comprendre que je tenais à lui ? Que j’avais besoin de lui ?

Je ne pouvais rien faire de plus avec mon frère, en revanche, mes inquiétudes pour la Reine enflèrent les jours qui suivirent les funérailles si bien que je finis par la visiter. L’on ne sait comment la mort peut vous affecter. Mon frère qui passait son temps à sortir s’enfermait à Saint-Cloud depuis le trépas d’Henriette. Louise, qui pourtant n’avait élevé nos enfants, avait changé après leur mort. Peu à peu, elle s’était étiolée tandis que sa dévotion avait été de plus en plus forte au point qu’elle se soit enfuie dans un couvent au début de l’année. Même s’il me paraissait absurde que Marie-Thérèse en fasse autant, je ne pouvais oublier que ma propre mère s’était enfermée au Val-de-Grâce. Plus vraisemblable, j’avais peur qu’elle s’enferme à nouveau en ses appartements. J’avais été si heureux de la voir participer à la vie de la Cour, m’aider avec l’Évêque.

Je la trouvais jouant avec ses chiens, son visage tout fripé d’avoir pleuré, ses paupières encore gonflées et rougies. Ma Reine releva ses yeux bleus vers moi, elle fronça les sourcils, toute étonnée de me voir en ses appartements en pleine journée. Il est vrai que je lui réservais des visites plutôt tardives, excusant mes absences en fin d’après-midi par des affaires d’État. Elle soupçonnait rarement la trahison que je lui faisais. Sa naïveté permettait à notre couple de tenir, je l’avoue. Si elle avait possédé ne serait-ce qu’un quart du caractère d’Athénaïs j’aurais été dans de bien beaux draps. Mais mon épouse était la plus douce des infantes espagnoles.

Passé l’étonnement, elle me demanda de m’asseoir auprès d’elle, et après quelques mots échangés, elle finit par s’allonger contre moi ou plutôt s’effondrer en versant à nouveau toutes les larmes de son corps, me promettant de m’offrir un autre petit duc d’Anjou. Je caressais ses boucles blondes en lui chuchotant que je lui laisserais le temps de faire son deuil. Elle secoua la tête, s’y refusant, et se redressa pour venir m’embrasser. Je fus surpris par ce baiser, par son élan charnel, mais y répondis. Moi aussi j’avais perdu un enfant, et moi aussi j’éprouvais le besoin de me consoler auprès d’elle.

Nos corps se sont enlacés maladroitement au début, et puis nos chairs ont retrouvé le chemin de nos élans de tendresse avec un soupçon de passion. Marie-Thérèse renversa son visage en arrière, dévoilant sa gorge que j’embrassais. L’amour et la mort, Éros et Thanatos, il est vrai que le deuil donne souvent de la vigueur aux ébats comme si la vie avait besoin de s’exprimer après le passage de la mort. Cela m’a toujours étonné.

Nous nous reposions allongés sur le lit lorsqu’elle me regarda et me demanda :

— Quand vous avez eu cet accès de fièvre, vous avez dit quelque chose d’étrange. Laissez-le tranquille. À qui parliez-vous ? Sur le moment, j’ai cru que c’était à la faucheuse en personne !

Je la dardais à mon tour, caressant sa peau de pêche, elle avait perdu de son teint hâlé en demeurant si longtemps enfermée dans ses appartements.

— Vous devriez vous promener plus souvent dans les jardins, vous êtes si pâle.

Ses yeux s’enfoncèrent dans les miens, elle prit enfin un air grave.

— Louis, ne changez pas de sujet, je vous en prie. Je suis votre confidente, je peux tout entendre.

Évidemment elle avait raison, je savais qu’à elle, je pouvais lui dire, mais ne voulais l’inquiéter. D’ailleurs, je n’étais sûr de rien. J’avais été si convaincu de mon fait, si entêté que tous m’avaient cru délirant et plein de fièvre. Les médecins avaient fini par comprendre qu’il n’en était rien, malheureusement trop tard pour que je puisse être auprès de mon fils. Je m’en voulais terriblement, pourquoi n’avais-je pu tenir ma langue ? Que m’arrivait-il ? Je n’étais vraiment pas homme à perdre le contrôle de moi-même.

— Pardon, ma mie, mais je crois avoir été impressionné par quelque chose que m’a dit Colbert. Je n’avais pas de fièvre, j’étais épuisé. J’ai si peu dormi ces derniers temps.

Sa main caressa ma joue et son regard attendri se posa sur moi.

— Vous vous épuisez toujours à la tâche Louis. Je ne suis pas l’un de vos ministres, vous n’avez nullement besoin d’avoir l’air toujours aussi fort. Vous pouvez vous appuyer sur moi, vous confier. Revenez-moi, Louis, supplia-t-elle.

Je faillis lui mentir, prétendre que je ne l’avais jamais quittée, mais en vérité, nous nous étions éloignés l’un de l’autre. Elle s’enfermait de plus en plus dans ses appartements, se vengeait de sa solitude sur ces chocolats qui lui donnait de l’embonpoint et de mauvaises dents, et moi je l’abandonnais pour ces femmes qui me paraissaient avoir plus d’esprit et de caractère qu’elle. Je m’en voulais ensuite, et tout à ma culpabilité, je ne revenais à elle alors que tout ce qu’elle souhaitait c’était que je sois présent. Je pris sa main et l’embrassais tendrement.

— J’essaierais d’être plus souvent auprès de vous, je me désole de me laisser si accaparer par les affaires.

— Ne délaissez l’État pour moi, je vous en prie, me rétorqua-t-elle en serrant doucement ma main.

— Très bien, alors accompagnez-moi dans les jardins une fois par semaine, cela vous conviendrait-il comme rendez-vous ?

Marie-Thérèse sourit en réponse, visiblement ravie de ma proposition.

— J’en serais enchantée.

Je lui taisais mes folles inquiétudes, celles de fées venues enlever notre enfant. Ce serait lui donner de faux espoirs, de croire qu’on pouvait le retrouver. Car en fin de compte, cela pouvait fort bien être un mauvais rêve et je commençais à m’en persuader. J’avais songé bien trop longtemps à ces créatures, je leur avais laissé l’accès à mes pensées, alors que j’aurais dû me concentrer sur la guerre contre la Hollande que je préparais depuis deux ans à présent, ou aux Invalides dont Monsieur Bruant nous dressait les plans. Voici ce qui aurait dû accaparer mon esprit plutôt que ces chimères ayant bercé mon enfance comme celle de tant d’autres enfants.

Charles Bobrun

Retrouvez la Reine et le Roi dans les chapitres suivants !

lecture 120 letture
thumb commento
0
reazione

Commento (0)

Ti piacciono gli articoli su Panodyssey?
Sostieni gli autori indipendenti!

Proseguire l'esplorazione dell'universo Cultura

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti

promo

Download the Panodyssey mobile app