CHAPITRE 23
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CHAPITRE 23
Le Conseil des ministres – Des ordres pour Colbert
Le conseil devait suivre, des décisions délicates concernant la guerre devaient être prises. Le chantier de Versailles en subissait trop les conséquences, le manque d’hommes et d’argent se faisait ressentir. À ce sujet, Colbert rejoignait Lionne. Tous deux pensaient que la campagne était la priorité et que les travaux déjà fort bien avancés du château pouvaient bien attendre. L’évocation de mon idée d’y installer la Cour définitivement leur fit hausser les sourcils qui se froncèrent aussitôt.
Il était trop tôt, indéniablement, pour prendre une telle décision. Il n’y avait assez de place, la chapelle était trop petite, et le nombre appartements insuffisant, mais des mesures d’allègement de taxes concernant les constructions en ville aideraient à les convaincre de s’installer ici plutôt qu’ailleurs. Mon plan était simple, pour mes ministres comme pour ma cour, je devais les habituer petit à petit à Versailles. Ils se plaignaient de la poussière et du bruit du chantier tout autant que de son coût alors que tant d’autres bâtiments à Paris en exigeraient autant si ce n’est plus.
La capitale restait un coupe-gorge. Même si les efforts de La Reynie pour changer cela étaient considérables, il faudrait des années pour qu’ils fassent effet. Il y avait tant de travaux à envisager, comme l’éclairage des rues, l’évacuation des eaux usées avant d’embellir le Louvre qui de toute façon ne me plaisait guère. Je laissais à Colbert le soin de s’en charger, il connaissait ma volonté.
Ce point refermé, nous avions discuté de la guerre et naturellement de Guillaume d’Orange qui était alors mon sujet favori avec le petit peuple. Une fois le conseil terminé, je gardais Colbert auprès de moi ce qui ne surprit personne, nous avions tant de choses à discuter. Tous pensaient qu’il s’agissait des travaux de Versailles et de Paris, je leur laissais croire cela. Une fois que nous fûmes seuls, il me fallut détromper mon ministre.
— Colbert, où en êtes-vous avec ce que je vous avais demandé ?
Il fronça les sourcils, ne comprenant ma question. Je penchais la tête sur le côté en m’approchant de lui, mes souliers glissant sur le parquet quand je pivotais pour être au plus proche de ses oreilles ne souhaitant qu’on entende notre conversation.
— L’affaire de la sorcière en Écosse, dont vous deviez me rapporter les détails ? Et la celle Bretonne que vous deviez m’amener ? précisai-je.
Visiblement ces affaires-là n’avaient encore avancé si je me fiais à son expression déconfite, si inhabituelle chez mon précieux ministre.
— Je vous prie d’accélérer le mouvement sur la résolution de ces deux questions. J’ai besoin de vous, Colbert, un ennemi invisible s’approche de nous.
Afin de lui faire comprendre l’urgence de la situation, je lui expliquais tout ce qu’il s’était passé. J’ignore pourquoi je ne lui en avais touché mot auparavant, probablement parce que d’ordinaire Colbert n’avait besoin d’explications quand je lui demandais une faveur. Hélas, la proximité du danger me poussait à devoir prendre les devants. Je lui contais donc tout ce qui me tracassait, du Sanctuaire aux messes noires en passant par ces souvenirs d’enfance me revenant en songe.
Ses yeux s’agrandirent au fur et à mesure de mon récit. Je crois que je n’ai pas tant parlé à mon ministre qu’en cet instant. Cela le surprit autant que moi de me trouver aussi bavard. Lorsque je me tus, il demeura coi, ne sachant qu’ajouter.
— Vous comprenez mieux mes demandes ?
Colbert opina du chef, son air était grave. Je crois bien que l’idée de courtisans s’adonnant à des messes noires le troublait bien au-delà de ce qu’on aurait pu supposer. Colbert était un homme simple en dépit de son ambition, il aimait que les choses soient ordonnées et détestait le chaos plus encore que moi.
— J’ai besoin de votre aide pour arrêter tout cela, ajoutais-je.
À ces mots, Colbert inspira longuement, son expression grave s’accentua, il eut l’air plus déterminé comme lorsque nous avions décidé de défaire Fouquet de ses fonctions.
— Sire, nous les arrêterons ensemble.
Je souris à mon ministre, heureux de le compter à mes côtés.
— Pensez-vous qu’il me faille demander l’aide de Rome ? le questionnais-je alors que nous marchions dans les galeries en direction de la messe.
Colbert savait tout aussi bien que moi que Rome aimait mettre son nez dans les affaires des rois et prendrait n’importe quelle aide demandée comme un moyen d’obtenir quelque chose en retour. Rien n’était jamais gratuit avec le Vatican.
— Votre Majesté, vous avez l’ordre du Saint-Esprit et de Saint Michel, n’y a- t-il parmi ces chevaliers quelqu’un qui soit à même de combattre ces messes noires avec Monsieur de La Reynie ?
Comme toujours Colbert était plein de bonnes idées et de ressources. Je cachais mon soulagement dans un demi-sourire.
La question demeurait : comment trouver la perle rare qui saura traiter l’affaire avec la discrétion nécessaire sans prendre la menace à la légère ? Par-dessus tout, je souhaitais éviter une chasse aux sorciers aussi vaine que dangereuse. Si les messes noires et les poisons étaient à bannir, en revanche, je n’étais pas certain qu’appliquer le même traitement aux créatures serait une bonne chose.
— Reste à trouver lequel de ces chevaliers sera à même d’œuvrer avec toute la délicatesse que l’affaire exige, murmurai-je, certain que Colbert m’entendrait.
Il n’avait son pareil pour trouver des personnes de talents.
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier 2 anni fa
On va me dire... quel ambassadeur fais-tu ! ;-)
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