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Chapitre 15 Valérie dans tous ses états !

Chapitre 15 Valérie dans tous ses états !

Publié le 28 déc. 2021 Mis à jour le 11 févr. 2022 Culture
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Chapitre 15 Valérie dans tous ses états !

— Je ne suis pas au terminus de ma vie !
Nostalgique, Valérie entend la musique d'un orgue. Elle se submerge par ses pensées et sa tristesse. L'image de sa mère lui vient avec sa dernière conversation.
— Bien ma fille, on ne peut pas dire que tu as une largeur d'esprit. Remarque avec ton niveau d'école, ce n'est pas étonnant ! Tu vas finir bonne du curé !
— Heureusement que je ne me laisse pas contaminer par tes paroles, car je te prouverai que je m'en sortirai ! La voix du Seigneur m'est impénétrable !
Valérie a cet art musical qui l'obsède, d'où vient-elle ? Elle jaillit de sa chambre avec ses lunettes de soleil. Elle marche sur du parquet flottant, elle se rapproche du mur. Une télévision à tue-tête, une messe se déroule dans une église.
— Je devrais peut-être prier pour m'aider à ne pas fléchir. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Ce n'est pas le bon Dieu qui va me fournir un travail non plus ! Je ne vais pas m'épancher non plus vers le grand Seigneur ! Arrête le délire Valérie ! Je dois me gonfler à bloc pour résister. Avec ma chance légendaire, je vais sûrement piétiner. Est-ce de ma faute ? Le problème est interne et en moi. Cela a provoqué des conflits avec maman qui me prenait pour une incapable. Il faut être lucide : il y a des trous dans ma vie. Je n'ai jamais eu d'altercation avec le Maire, tout se déroulait bien, je n'ai pas à me plaindre. J'évite tout différend. Ce changement est brutal, c'est le prix à payer sans doute. Ce n'est pas sans inconvénient. Je ne dois pas revenir en arrière. Je suis hantée par mon passé et par la culpabilité. J'ai beau désirer me concentrer sur mon objectif, je ne parviens pas à me centrer sur une chose. Je déplore sur ma famille loin de moi qui souffre de mon absence. Suis-je égoïste d’espérer casser tout ça ? Je vivais en harmonie avec Didier. Je suis partagée, je ne sais plus où j'en suis. C'est atroce de se sentir torturée. Je n'ai pas l'impression d'être en accord avec moi-même. Bon sang ! c'est absurde ! Je suis détruite !
Valérie suffoque, elle dévale les escaliers et sort. Un tel broyage en elle. Amère et incertaine. Ses souvenirs sont indétachables. Plus sexy que jamais, elle peut encore plaire. Elle se met en valeur, elle demeure égale à elle-même. Cette liberté d’intervention est une passerelle pour agir sans contrainte. Cette conversion, n'est-elle pas osée ?
 
— Valérie ?
Valérie croit à une hallucination. Ses yeux humides, découragée par ses premières tentatives, elle perd confiance en elle. L'assurance d'Adam l'envie. Il l'interpelle. Elle ne répond pas à son appel et ne se retourne pas. Elle se trouve grotesque. À mi-chemin de tout abandonner, renoncer à ses projets qui lui paraissent utopiques et irréalisables. Son humeur à vouloir être seule, elle se confronte à une colère à l'intérieur d'elle d'être aussi indécise. Adam insiste et se rapproche d'elle. Il va s'en mordre les doigts par sa fermeté.
— Adam, laissez-moi tranquille ! J’exige d'être seule !
— Valérie, vous souhaitez en discuter peut-être !
— Vous n'avez pas peur de recevoir mes foudres !
— Faudrait-il que je comprenne les raisons ? Suis-je responsable de ton état ? Il semble que non, mais peut-être, je me trompe ?
— Mes sentiments alternent en ce moment entre une rage tapissée et qui remonte. La crainte de finir dans la mendicité. Cela se traduit par un processus d'angoisse. Une perte de foi dans le bon sens des désirs. C'est compliqué ! Je me vois sans avenir avec au bout des problèmes de banque d'une manière illimitée. Je suis au bord d'un pétage de plomb.
— Il y a de quoi devenir chèvre si tu n'es pas en accord avec toi-même, pourquoi cet état ?
— Adam, j'ai quitté mari et enfants pour venir ici. Je ne vais pas vivre éternellement ici. Je dois trouver un job. Subvenir à mes besoins. Je vais finir par vider mes économies. Je ne suis pas à la hauteur pour parvenir à mes fins. Déjà dans mon passé, j'ai dû passer plusieurs fois le concours d'adjoint administratif. Ensuite, j'ai essuyé plusieurs refus de candidature avant d'obtenir ma place. Je ne veux plus le vivre. J'ai peur de connaître la même chose. J'ai tenté d'appeler pour solliciter des entreprises, mais c'est une vraie catastrophe. Je ne suis plus rodée pour cela.
— Pourquoi douter ainsi ? Tu as pris de l'âge depuis et tu as de l'expérience, c'est un plus ! Tu as acquis de la maturité par rapport à ce que tu étais avant.
— Je sais tout ça, Adam, mais je perds mes moyens souvent et…
— Peut-être qu'ici, tu pourrais avoir une opportunité. Je vais me renseigner de mon côté. Mais il faudra renouveler ta carte de séjour.
— Je me sens épouvantablement ridicule et mal de te confier tout cela. Je n'ai pas besoin de te faire un récit sur moi.
— Pas du tout. A priori, tu es dans une période de questionnement et de tourment. Tu as eu du cran pour venir.
— C'est exact. Cependant, le contraste est tel que j'ai l'impression de me réveiller d'une anesthésie. Ici, il fait chaud alors qu'actuellement, il fait froid chez moi.
Soudain, Valérie tourne de l'œil, une fatigue l'accapare, elle cherche à se maintenir à une rambarde. Adam la secourt, il attrape sa main. Elle s'accroche à lui. Elle faiblit sur ses jambes et il la retient avec sa force masculine. Il la blottit dans ses bras. Valérie se berce. Puis tout à coup, elle est embêtée par cette initiative d'Adam. Elle dégage de lui confuse.
—Tu vas te faire épingler ; tu es avec une cliente et j'aime encore mon mari. Je n'ai jamais eu de grosses prises de bec avec lui. Je manque de décence. Je ne veux pas désunir à lui. Je vais paraître impolie, mais je n'apprécie pas cette incitation à une séduction, alors que ce n'est pas mon désir. J'ai peut-être mal…
— Ne vois rien de mal de ma part, je t'ai empêché de tomber.
Un peu vexé, Adam marmonne entre ses dents d'une manière inaudible par elle et inarticulée :
— Pour qui se prend-elle ?
— Désolé, j'interprète mal. Je suis gauche, c'est une véritable méprise de ma part. Je crois que je devrais arrêter, car je vais cumuler les maladresses.
Valérie a un sourire gêné. Adam lui donne une tape dans l'épaule.
— Ne dramatise pas non plus ! Il n'y a pas mort d'homme ! Une réconciliation autour d'un verre ce soir si ça te dit ?
Valérie hoche la tête pour accepter sa proposition. Chacun partit de son côté. Elle ne sait pas trop comment occuper sa journée, sa vie était si différente aujourd'hui. Habituée à un rythme et à cadence effrénée, elle pouvait enfin se consacrer qu'à elle. Une liberté à toute action. Elle escompte une opportunité avec Adam pour un travail. Sinon, son séjour devra peut-être remettre en cause et non justifiable. Elle n'est pas en désaccord avec Didier. Elle peut encore repartir. Rien ni personne ne l'empêche. Aucun lien particulier ne la rattache ici. Elle espère qu'Adam va te tenir promesse et s’informer.
Au bout de quelques minutes, Adam revient vers Valérie. Elle était allongée sur un transat à lire.
— Je me suis renseigné si un poste pouvait se présenter à l'occasion.
— Et ?
— Tu pourrais éventuellement faire l'accueil, celle qui s'en occupe habituellement est en arrêt de travail.
Valérie ne réagit pas. Elle demeure statique. C'est une possibilité qui s'offre à elle,  mais elle hésite. Elle sourit, c'est un miracle pour elle, mais est-elle prête à ce changement ?
— Je te remercie Adam…
— Je ne sais pas pourquoi, mais il y a un mais. Le problème avec toi. Tu es quelqu'un altruisme —tu n'es pas égoïste et tu penses à ta famille. Cela t'effraie. Tu as dû grandir dans une atmosphère qui régissait des règlements à adapter à la lettre.
Sidérée par l'analyse d'Adam, évoquer l'anecdote sur son passé avait une part de vérité. L'éducation reçue par ses parents, elle avait suivi jusqu'à qu'elle tombe enceinte de Matthieu.
— Je vois bien ton tourment et tu manques de confiance en toi peut-être. Ce sont des séquelles d'une inculcation trop réglementée ne laissant aucune liberté.
— Adam, tu ne connais rien de ma vie, comment peux-tu conclure ainsi ?
Adam sourit.
— Tu aurais dû sauter de joie lorsque je t'ai annoncé la nouvelle. Au lieu de cela, tu es distante ; embêtée ; perplexe. Pourquoi ne saisirais-tu pas cette occasion pour te prouver sur tes capacités et sortir de ta zone de confort ? Tu étais tranquille pendant des années et te voilà confrontée à une nouveauté, un virement à cent quatre-vingts degrés ! Réfléchis, mais si tu attends trop, elle te passera sous le nez.
Consciente de son tracas, Valérie ne désire pas déplaire à Adam, mais son caractère bileux prend le dessus. Combien de fois dans sa vie avait-elle laissée sa chance se profiler ? Il était peut-être temps pour elle de s'affirmer un peu plus.
— Je voudrais que les choses soient plus simples. Je suis ici, mais je culpabilise de l'autre côté. Je te promets de gamberger sur mon souci et de résoudre sur cette difficulté.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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