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Chapitre 29 La découverte du passé de Valérie

Chapitre 29 La découverte du passé de Valérie

Publié le 20 févr. 2022 Mis à jour le 10 mars 2022 Culture
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Chapitre 29 La découverte du passé de Valérie

Didier observe les vagues déferlantes. Il découvrait Quiberon pour la première fois. Il arpente le long du rivage avec son bâton de pèlerin. Il arrive au sommet, le point culminant où il domine le monde. Il se couvre d'un ciré jaune, le vent le pousse. Il est en pleine réflexion. Il voyait comme une taupe sans ses lunettes, il distingue de petites tâches à l'horizon. Il redescend le sentier et croise d'autres randonneurs. Puis, il s'abrite au restaurant "la rotonde". La mer se déchaîne en projetant son écume sur la digue. Valérie va le rejoindre, il lui offre cette halte avant sa visite chez ses parents. Sur le trajet, Valérie dépose ses enfants chez ses beaux-parents. Elle ne désirait pas brûler les étapes. Depuis le temps que Didier pensait à ce moment-là. Valérie reverra sa famille. Cette idée lui trottait dans la tête depuis si longtemps. Attablé avec sa carafe d'eau, il l'attend. Puis, enfin, la voilà. Les retrouvailles sont chaleureuses et amoureuses. Valérie s'exulte avec spontanéité. Depuis toujours, il gardait d'elle l'image d'une sirène frêle. Didier conservait son charme légendaire, sa force virile avec son petit minois d'adolescent encore imberbe. Le temps n'avait aucune prise. Valérie se plonge dans son regard.
— Une chose me turlupine : pourquoi ne m'as-tu jamais dit que tu travaillais dans un cabaret dans ta jeunesse ?
Valérie se fige. Un coup de théâtre.
— J'ai vu des photos, j'ai cru avoir la berlue. Je te présumais puritaine et tu avais gardé ta vertu avant ton mariage avec Pierre.
Valérie tressaillit et déglutit.
— Je ne suis pas quelqu'un de cupide, je ne dansais pas pour l'argent.
— Et pourquoi ? Pour vendre ton corps pour de la bagatelle ?
— J'ai l'impression de prendre une bastonnade de ta part.
— Et moi, donc ! Tu ne fais pas confiance pour raconter ton passé.
— Je n'ai pas couché avec un homme avant Pierre. Il m'a prémuni de sortir de ce milieu. Je l'ai rencontré à ce moment-là. Je ne savais pas qu'il était de ma famille. On ne se voyait qu'aux repas de fêtes. Cependant, je ne l'avais pas reconnu, car il ne venait plus chez nous, à cause de son travail, je présume.
— Quoi ?
La sueur suinte sur son visage, Valérie trémule.
— Pierre est de ta famille ?
— Oui.
— Qui est-il par rapport à toi ?
Valérie est embarrassée. Elle détourne les yeux et ne le fixe plus en face. La gorge lui gratte, elle tousse.
Elle pensait qu'il savait.
Vu sa tête, non.
Il est ahuri.
En colère.
— C'est mon oncle.
Éberlué, c'est brutal.
— C'était quelqu'un qui appréciait les fêtes, il n'y avait pas prostitution derrière.
— D'après ta mère, tu continuerais.
Valérie est en furie, elle le fixe.
— C'est faux.
—Tu crois que je vais rester crédule.
Didier se lève.
—Tu es conviée chez tes parents. Finalement, tu as bien fait de ne pas emmener les enfants. J'ai rempli ma part...
Valérie coupe.
— Je ne t'ai rien demandé !
— Je sais. C'est du volontariat. Tu me dégoûtes.
Valérie essaie de le retenir et lui prend la main. Elle le supplie avec ses yeux tristes.
— Attends, ne me juge pas.
—Tu es pour moi une énigme, je ne peux pas outrepasser.
— Mais...
— Je comprends mieux tes parents.
Didier se retire. Oisive et en transe, Valérie s'angoisse. Ses chimères s'évaporaient. Désormais, Didier la comparait à une personne malsaine. Une situation paradoxale à l'époque, elle était hardie, majeure et tout le temps en contradiction avec sa mère. Elle désirait sortir des griffes de sa famille avant tout et un besoin d'espace. Ses choix n'étaient pas en convenance, cependant, elle s'amusait bien avec deux amies lesbiennes qui la surprotégeaient comme une petite sœur. Pierre était une personne gaie qui aimait la fête et venait seul après le départ de Christine. Il la reluquait pendant un moment. Un jour, alors qu'il attendait une fille, Valérie s'attardait, ils se sont parlé. Chevronné, il lui donnait des conseils. Elle ne voyait pas qu'il la courtisait. Elle était admiratrice, il faisait des courbettes. Puis, chaque soir, Valérie le cherchait dans la salle, elle s'attachait à lui, il était son confident. C'était si enfantin de la séduire, il allait mollo. Il s'imaginait qu'elle était immature avec ses simagrées. Comédienne surtout, elle conservait surtout sa spontanéité avec ses délires. C'était pourtant elle qui prenait les devants. Elle tombait amoureuse, car Pierre s'intéressait à elle. Il lui offrait de l'affection et de l'attention. Elle était réservée, elle s'épanouissait et enlevait les barrières de la timidité. Elle s'intégrait bien avec les autres. Elle clamait son amour pour Pierre. Elle avait vécu une jolie romance.
Valérie sort du restaurant, son cœur est en lambeaux, la voiture de Didier est partie. Elle croit devenir cinglée. Perdue, angoissée, elle azimute le paysage et autour d'elle. Le tourment qui la rongeait depuis tant d'années. Elle aimerait être magicienne et escamoter de la surface de la terre. Peut-être mérite-t-elle cette cassure entre eux qui tombe comme un couperet ? Un secret croupissait dans l'ignorance pour Didier. Elle aurait eu l'occasion plus d'une fois de lui révéler cette honte. C'était cornélien, car elle savait qu'elle irait à sa propre perte. Un sentiment puissant dans sa poitrine de tiraillement. Elle s'agenouille sur le sable et écrit avec son doigt : Didier, je t'aime. Et, pourtant, il était élémentaire qu'il sache. Elle rusait pour éluder sur son passé, il représentait une gangrène qui l'étouffait dans sa vie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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