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Chapitre 42 La promesse d'un nouveau départ. 

Chapitre 42 La promesse d'un nouveau départ. 

Publié le 8 mars 2022 Mis à jour le 8 mars 2022 Culture
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Chapitre 42 La promesse d'un nouveau départ. 

Valérie s'isole avec Didier. Ils se reposent devant un paysage de nature. Des arbres se dressent comme des I à perte de vue. Toutes leurs péripéties sont derrière eux, leur mariage a tenu bon jusqu'ici. Pourtant, il était sur le point de se briser. Les langues s'étaient déliées sur un secret tenu. Après avoir vécu ces tribulations, plus rien ne pouvait les atteindre. Leur couple se renforçait davantage. Chacun mûrissait. Matthieu et Valérie consultaient un psychiatre. Valérie a pu mettre un nom sur ses états d'âme en dents de scie, cela portait un nom : bipolaire. Valérie ne s'occupait jamais d'elle ni à l'écoute de son corps et son mal-être. Depuis son traitement suivi à la lettre et ses séances, elle se surveillait avec vigilance. Matthieu s'en sortira petit à petit.
S'ils étaient sur la côte vannetaise, ce n'était pas hasard. Didier ébauchait un nouveau départ dans leur vie. Avec la vente de la maison de Pierre et leur propre maison, ils s'achèteraient une nouvelle pour se rapprocher des parents de Valérie. Leurs relations étaient sous de meilleurs jours avec quelques fragilités. L'objectif était de se reconstruire pour chacun d'eux. Valérie pensait, depuis quelque temps, reprendre ses études et diriger vers une voie innovante avec une formation pour adultes, malgré sa maladie.
Ce moment de répit est délicieux, même sans se parler, juste dans les bras de l'un de l'autre. Valérie ferme les yeux, la petite bise sur le visage. Les voix des enfants et des passants s'entremêlent et s'éloignent, Valérie s’assoupit au son des vagues.
— Hé, je ne t'ai pas fait venir ici pour dormir Valérie.
— C'est tellement paradisiaque !
— Tu vas pouvoir davantage profiter, j'ai une surprise pour toi.
— Hmm… tu veux qu'on divorce…
Didier la chatouille dans le dos, Valérie réagit et se relève d'un bond.
— Punaise, Didier !
Didier pouffe de rire.
— J'ai quelque chose d'important à te dire, j'ai besoin de toute ton attention.
— Vas-y, je suis tout ouïe.
— Nous allons partir de Lyon, nous revenons dans ta région.
—On ne peut pas tout quitter comme ça !
— C'est trop douloureux pour toi et Matthieu.
—Nous travaillons dessus, il y a des progrès.
—Un cottage rustique avec vision sur la mer, ton jardin serait la plage.
Valérie se ravise.
— C'est alléchant pour cette présentation idyllique.
— Cela tombe bien, nous avons rendez-vous avec madame Le Coz pour une visite.
— Quand ?
— Là, tout de suite. Elle nous attend.
— Où ?
— Si tu tournes ta tête dans le bon sens, tu verras sa voiture avec le nom de l'agence.
— Très drôle !
Didier a un sourire amusé, Valérie resplendit sous les rayons du soleil. Il la trouvait plus sereine et apaisée. Elle riait de ses moqueries, moins stressée par son travail et ses enfants. Ils s'avancent vers une femme de taille moyenne, une blonde aux yeux bleus. Elle les guide vers leur futur achat en marchant sur le sentier côtier qui bordait la plage. Ils dévient hors du chemin pour rejoindre la maison face à la mer. Avec sa façade blanche et son toit en pointe, elle a un petit charme campagnard, complété par un muret en pierre et un joli extérieur devant la maison, qui l'enserre dans un cadre sympathique. À l'intérieur, le soleil illumine la pièce sur la tapisserie vieillotte et jaunie. Les espaces ont été bien divisés, l'isolation est à préconiser, les fenêtres n'ont pas de triples vitrages et l'air passe. Un dernier étage qui se trouve juste au-dessous de la toiture. Quatre chambres, une salle de bains, une cuisine avec la salle à manger et un salon sans séparation. Des travaux étaient à prévoir. L'investissement pouvait être énorme, Didier était enthousiaste de satisfaire sa femme, lui apporter une contribution à son exultation. Didier aime bricoler, cela sera peut-être une galère pour atteindre à la finalité. Matthieu l'aiderait. Le prix n'était pas ruineux, il deviendrait si tout était retapé. Un peu sceptique, Valérie ne se prononce pas et d'autres maisons à visiter sont prévues. Cependant, l'imagination de Valérie s'enflammait.
Le baume au cœur.
L'excitation d'une petite fille.
C'étaient ses racines.
Un lieu qui lui plaisait par la douceur de vivre, ses alignements, ces paysages à perte de vue. L'impression du bout du monde à ligne d'horizon de l’océan. Tremper ses pieds, marcher sur le sable fin, gravir les rochers, partir avec son épuisette pour attraper les étrilles par grande marée. Subir les inconvénients par ses tempêtes, le spectacle de la mer, avoir le vent en plein fouet.
— Peut-être une maisonnette un peu moins proche de la mer Didier. Avec les touristes de l'été, ce sera invivable pour sortir comme on veut.
— Je conviens que tu n'as pas tort.
Madame Le Coz susurre  :
— Nous avons un deuxième pas très loin d'ici, c'est moins aux abords de la mer, mais le panorama visuel demeure le même. Il faut emprunter les ruelles pour se joindre sur la plage.
Didier accepte. Au bout de plusieurs virées, Valérie a repéré celle qu’il lui contentait. Une sortait du lot : des pièces spacieuses, des vasistas sous les toits, une grande baie, un sous-sol avec cave, une cuisine américaine, la modernité flash. La clarté embellissait la bâtisse. Située dans un coin tranquille, à proximité du centre commercial. Plus besoin de courir à droite et à gauche, lorsqu'elle n'avait pas envie.
Le changement fera du bien pour chacun d'eux.
Le rêve est à leur portée, il suffit de le saisir à temps.
Ce n'était pas une parole en l'air, mais une réelle envie.
Avant de décider définitivement, des démarches étaient nécessaires.
Ce n'est qu'un an après que tout se concrétisa.
 
Un an plus tard.
Valérie obtient une mutation et le soir, elle étudie ses cours. Matthieu est à la faculté et Stéphanie a quatorze ans. Didier s'est rouvert un nouveau cabinet d'architecte. Jean vit toujours avec son cancer qui traîne depuis quelques années, mais il commence à apercevoir la fin du tunnel. La guérison pointe le bout de son nez petit à petit.
Valérie et Didier ont aménagé pendant l'été.
Noël approche et Rose complote de surprendre sa famille en réunissant tout le monde. Valérie n'a pas revu ses frères et sœurs depuis sa première grossesse. À cette époque, Rose interdisait tout contact avec elle pour la punir. Didier est dans la confidence et enchanté de ce cadeau pour sa femme, l'aidait à tout préparer. Ils les logeraient dans leur nouvelle grande maison. Matthieu et Stéphanie allaient connaître enfin leurs cousins et cousines.
Valérie était en pleine euphorie pendant les fêtes, préparer les présents, les menus repas. Didier, un peu soucieux, ne veut pas faire rater l'effet de Rose et l'amène sur une autre éventualité :
— pourquoi cuisiner toujours les mêmes plats alors qu'ils pourraient confier à des traiteurs exceptionnellement ?
Valérie est estomaquée. Il lui priverait du plaisir de préparer cette fête tant prisée à son cœur. De plus, ils avaient eu beaucoup de frais.
— Cela va vous revenir plus cher.
— Tu auras tes parents cette année.
— Mes parents ne représentent pas cinquante personnes.
Cela tombait sous le sens, Didier se justifie.
— Il faut savoir innover, modifier les habitudes, c'est prévu avec eux. Depuis le temps que tu ne les as pas eus pour cette occasion, les goûts changent. Je m'occupe de tout, ce sera ton cadeau de Noël.
—Vu comme ça, je ne peux rien dire.
— Une séance au cinéma avec tes enfants à Vannes, ça t'irait en attendant ?
— Je ne sais même pas ce qui se passe dans les salles.
— Tu regardes sur Internet !
Valérie plaisante.
— Je suis de trop dans la maison !
— Non, mais un peu détente pour toi aujourd'hui.
Valérie ne discute pas davantage, Matthieu et Stéphanie semblaient plus à la page pour les films au cinéma. Matthieu prend même le volant et Valérie se laisse conduire.
Pendant ce temps, Didier s'active à préparer les lits de ses invités. Des chambres étaient même au sous-sol réservées pour location de vacances. Rose et Jean se joignent pour aider à placer les couverts et la décoration. Denis et sa femme, Simon avec ses deux enfants et Hélène viennent à la rescousse. Seul Marc, coincé dans son monastère, n'a pas pu s'échapper. Hélène était avec sa fille. Chacun se présentait face à Didier un peu égaré. Sa maison ne lui appartenait plus, la famille de Valérie l'envahissait. Ils n'avaient que deux heures devant eux.
Rose donnait des ordres afin que tout soit prêt. Elle retrouvait son poste de reine mère commandeuse.
Le traiteur apporte les plats mis directement au frais.
Les tables sont décorées avec des paillettes en parchemin, des cartons menus devant les verres écrits à la main. Rose voulait que cette fête soit une réussite. Tout le monde s'agitait à l'approche du retour de Valérie.
Deux heures plus tard. Didier crie en voyant les phares de l’automobile se refléter sur la baie. Valérie stationne devant son garage. Elle reconnaît juste la voiture de ses parents. Les autres ont des immatriculations en dehors du Morbihan. Les voisins pouvaient avoir de la famille aussi, elle ne réfléchit pas plus que ça.
— Ahhhhhhhhhhh Valérie arrive, allez, cachez-vous !
Des éclats de rire. Trop exciter, c'était trop tard. Tout le monde était là devant elle. Valérie a l'émotion qui monte. Vingt ans sans les voir. Denis se jette dans ses bras.
— Hé ! C'est un jour de fête ! Pas de tristesse !
— Juste troublée
Simon la prend dans ses bras à son et lui murmure.
— C'est maman qui nous a incités à être ensemble.
Puis au tour d'Hélène.
—Je ne m'attendais pas à avoir des nouvelles de maman, je crois qu'elle a mis beaucoup d'eau dans son vin grâce à toi.
Pour la première fois, Valérie se sent tellement aimée par sa fratrie qui lui donnait des ailes. Ses larmes de joie réparaient leurs préjugés. Rose a montré son ouverture d'esprit à ses enfants. Elle n'était pas blanche non plus.
Stéphanie et Matthieu étaient intimidés par tout ce monde-là. Didier avec sa toque sur la tête et son tablier lance :
— On va prendre l'apéritif pour marquer le coup, ensuite, on s'empiffre jusqu'à ce que nos ventres nous disent stooooooooooooooooop !!!!
 
Les gâteaux apéritifs, le kir, le porto, les jus de fruits étaient en abondance. La musique de Noël, la décoration, Valérie se replongent dans ses souvenirs de son enfance. C'était, il y a si longtemps qu'elle en avait oublié. Didier s'occupait du service, les plats se succèdent et chacun participe. Matthieu et Stéphanie font plus ample connaissance avec leur famille et se détendent. Valérie se demande si sa mère a dévoilé l'histoire que Pierre était son père. Rose la calme en la rassurant qu'ils ignoraient. Son père et elle seront une tombe. La seule chose qu'elle devait se satisfaire, c'était le moment qu'ils se réconciliaient. De son côté, ils devaient se tenir.
Un grand vide de vingt ans à se raconter leurs anecdotes. La peur d'évoquer des sujets fâcheux sur Valérie. Elle écoutait, intervenait de temps à autre. Personne ne voulait la mettre mal à l'aise, ce n'était pas leur but. Bien au contraire, le lien à présent renaît, les promesses de se revoir chaque année comptait davantage.
La fête se prolonge jusqu'au petit matin. Les couverts et bouteilles restent sur les tables tout en plan avant se coucher. Les plats vides sur la table de travail et dans l'évier.
Le lendemain matin, la distribution des cadeaux. Ce n'était pas ce qui était à l'intérieur de l'emballage qui intéressait Valérie, cela n'avait pas d'importance. Le beau des présents était ses parents, ce rassemblement, cette unité soudée.
Les hommes voulaient montrer qu'ils étaient capables à effectuer les tâches ménagères en s'entraidant à la vaisselle et pendant ce temps, les femmes nettoyaient les tables, le sol et pliaient le papier cadeau. Le midi, ils mangeaient les restes de la veille. L'ambiance est bon enfant et la séparation est d'une émotion palpable.
Valérie repense à ses moments marquants : la rencontre de Pierre, Didier et Adam, le rejet de ses parents, la naisance de ses enfants, la mort de Pierre et les attitudes d'Aude. Elle était absorbée par ce défilé d'image, ces morceaux de conversations, ses émotions encore présentes. Le temps a passé, les douleurs et les remords encore ancrées. Une partie se cicatrisait, son coeur remplit de joie des festivités. Ce temps perdu par ses colères, ce désamour pour Rose était regrettable. Délivrée d'un fardeau qui la pesait, elle se sentait plus légère. Elle voyait l'avenir d'un autre angle, elle se promettait d'être plus proche de ses parents pour leurs dernières années à vivre.
 
 
 
 
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