Attaque d'une centrale nucléaire, ce qu'en disent la Terre et la Lune (poème)
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Attaque d'une centrale nucléaire, ce qu'en disent la Terre et la Lune (poème)
Petit poème de la nuit, lorsque des chars russes canardent la plus grosse centrale nucléaire d'Europe :
Cavalcades
Et la Lune sur ses fils d’argent
Dort comme dormirait un enfant,
Quand la Terre à ses pieds illumine
Toute une ville qu’on assassine.
Elle ferme les yeux, la bougresse,
Comme pour mieux rêver des altesses
Qui vers elle dardent leurs paroles
En voyant ces chars qui caracolent.
Et les mondes sublunaires brillent
Dans les foules en feu et les cris,
Tandis que Madame se retourne
Et que son regard froid se détourne.
Qu’elle soit pleine ou dans ses quartiers,
La Lune, dans sa robe étoilée,
Jettera dès son réveil demain
Dans un gros sac les pleurs des humains.
Et les bombes en loups carnassiers
Pourlèchent leurs babines d'acier,
Quand les chefs, les deux pieds dans la mort,
Las, lèvent la tête vers le sort.
Et la Terre en sa révolution,
Si pleine de leurs cogitations,
Attend du doux astre une réponse
Dans tout ce désastre qui s’annonce.
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