On attend à la fenêtre, poème
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On attend à la fenêtre, poème
Le Violoniste à la fenêtre, Henri Matisse, 1917.
Chers lecteurs confinés,
Dans ce montage, vous découvrirez mon dernier poème.
Ecrit en écoutant Rachmaninoff, il vous portera au moins jusqu'au bas de votre fenêtre.
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On attend à la fenêtre
On attend à la fenêtre,
Tout paraît champêtre.
Puis un nuage tousse,
Puis un homme passe,
Il faut oublier la frousse
Et ces gens qui trépassent.
On attend à la fenêtre,
Depuis des kilomètres,
Face à ce réverbère
Qui devient notre ami
Alors que d'ordinaire
On le maudit
Tant vautour il éclaire
Toutes nos nuits.
On attend à la fenêtre
Et l'on discute avec ce hêtre
Qui a vu bien plus de gros vents
Que nous ne verrons de printemps.
Ses branches posent des questions
A nos planches sans solutions.
On attend à la fenêtre
On voit rire un podomètre.
Lui qui vit sous la poussière
Nous fait rêver du grand air.
On attend à la fenêtre
Et l'on aimerait tant émettre
Un post, un like, un émoji
Qui rassembleraient des amis.
On attend à la fenêtre
Et défilent nos ancêtres,
Sertis de balles nazies,
Et l'on se sent tout petit.
On attend à la fenêtre,
C'est un temps à dire peut-être
Qu'on verra la donne changer
Comme des cartes redonnées.
On attend à la fenêtre
Et l'on peint le convoi funèbre
Des minutes et des nouvelles
Qu'on couvre de nos ritournelles.
Mardi 31 mars 2020, 16ème jour de confinement
Et si mes vers
Vous indiffèrent,
Ecoutez tout du moins
L'air de Rachmaminoff
En ôtant avec soin
Le son du bouton off.