La mer se retire (poème)
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La mer se retire (poème)
Le Voyageur contemplant une mer de nuages, Caspar David Friedrich, 1818
La mer se retire
Je marche sur le sable
Comme on écoute une fable.
Et la mer enchantée
Ne va plus trop tarder.
On dirait qu’elle est attendue
De l’autre côté des nues,
Là où dans le lointain
S’engouffrent les marins.
Comme en hiver
Se retirent les primevères,
Elle va dans mes yeux
Se retirer du jeu
Ou des négociations,
Peu importe l’occasion.
Elle a rendez-vous
Là où ni moi ni vous
N’irons trainer nos guêtres
De simples terrestres.
Dans sa main tendue,
Se mirent les trésors perdus
Des jours qui fuient,
De l’or des nuits ;
Dans ses rides mouvantes
Où les Sirènes chantent,
Le soleil en cavalcades
Sourit aux navires en rade.
Et moi sur le quai
Je ferme les yeux
Comme on ferme un coffret
De souvenirs précieux
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