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J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste (2016) Loïc Prigent

J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste (2016) Loïc Prigent

Publié le 6 juin 2021 Mis à jour le 6 juin 2021 Culture
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J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste (2016) Loïc Prigent

Les meilleurs divertissements sont les plus futiles

Le compte Twitter de Loïc Prigent est un des plus prisés, en tout cas du monde de la haute-couture et de la mode, voire plus si affinités. Il y recueille les petites phrases qu’il entend durant les défilés, les conférences de rédaction, les cocktails, etc. Et J’adore la mode, mais c’est tout ce que je déteste rassemble les meilleurs « gazouillis » qu'il a récoltés entre 2013 et 2017, sans nommer quelle personne célèbre (ou non) a prononcé cet aphorisme. Il faut dire que Loïc Prigent connait un peu l’univers de la mode. Pour brosser rapidement son parcours, parcours, originaire de Bretagne, il se lie tôt d’amitié avec Gildas Loaëc, qui sera plus tard le manager de Daft Punk. Puis il milite pour Act-up avec Pascal Loubet, et l’aide à lancer le magazine Têtu. De fil en aiguille, il devient rédacteur mode pour Libération, avant de rejoindre Canal Plus où il travaillera avec Mademoiselle Agnès. Il se met à réaliser des documentaires sur la mode et son compte Twitter a de plus en plus d’abonnés. À tel point qu’il a produit une série de programme courts sur Arte, où Catherine Deneuve en lit des extraits.

« C’est pas que je suis en retard c’est que je vis sur le méridien de Greenwich et demi. » « Oui, elle se parfume énormément. On l’appelle ‘Le Sephora A Explosé’. » « Il n’est pas dans la dextérité mentale mais il a un charme fou. » « Finalement, j’ai envie de confort. J’en ai marre de subir mes vêtements. » « La collection était drôle ! – Oui mais on ne veut pas être drôle. On veut être belle. » « Tu sais, le monde se divise en deux groupes : les ploucs et les gros ploucs. » « Je pourrais pas m’investir avec un mec qui porte des T-shirts à col V. » « Je viens de voir Thierry Mugler en vrai. » « Je voulais qu’hier dure toute la vie. » « Je viens de finir In Bed with Madonna, tu crois que je peux regarder La Jetée ? » « Ton rêve vient d’appeler. Il dit que c’est ok. » « Profite de ton week-end, mais surtout profite de toi ! » « Il ne faut jamais poser près d’une colonne. Tu veux pas être plus mince ou plus épais que la colonne. » « T'as pas un synonyme de ‘rayure’ ? C'est le premier jour et déjà je me répète grave. » « Mais oui je mange, je prends des vitamines C le martin. »

Ce petit condensé de paroles échangées dans le milieu des fashionistas, futile, perché, snob, et pourtant bien attachant, s’avère très drôle, et parfois plus profond qu’il n’en a l’air. Quelques petites perles de J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste méritent franchement notre attention, à commencer par les réflexions sur le cinéma. Déjà il y a cette belle saillie, qui voit se confronter de façon étonnante les univers de Madonna et de Chris Marker (cf. supra). Et puis cette phrase magnifique, qu’on aurait tellement aimé trouver : « Elle se croit dans un Sautet, mais elle est dans un Chabrol ». Sinon on peut apprécier le côté « fan » légèrement flippant de celle-ci : « Si tu vas à Vienne je connais un super appartement Airbnb tout près de chez Michael Haneke ». En parlant d’icône, du cinéma comme de la mode, cette sortie n’est pas moins savoureuse : « Mon code Pin c’est Catherine Deneuve. 4 8 2 9. Trop pratique à retenir. ». Ou bien ce genre de lapsus : « C'est une sculpture de Daniel Craig. » (en montrant la sculpture de Tony Cragg dans l'entrée de la boutique Fendi avenue Montaigne).

Forcément quelques aphorismes de J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste mettent en valeur la superficialité d’un univers où l’apparence se mêle à l’urgence. On retiendra par exemple : « OK. Tu peux la filmer de face mais à distance. Profil gauche ok, profil droit non. Surtout jamais de dos. OK ? ». Les affres de l’hyper connectivité de ce milieu ne sont pas oubliés : « Je pensais que tu étais au cinéma ? – Oui j’y suis allé mais ça captait pas alors je suis rentré ». Ou bien, simple mais efficace : « Tu peux faire un selfie de moi ? ». Et puis cette réflexion sur les mutations contemporaines des médias : « J’adore aller au cinéma. Ça me change des séries. Tu as la fin en deux heures ! ». On retrouve bien entendu quelques échanges légèrement bitchy : « Elle pense que Birkin, c’est un sac ». Ou bien « Il est chômeur. Enfin, scénariste ». Ou sinon : « Avec elle, Racine c’est chez le coiffeur ». Ou alors « J’ai produit un film. C’est Marina Abramović, nue. En 3D. – Les spectateurs n’ont pas peur comme pour L'Arrivée d'un train à La Ciotat ? »

Qui dit traits d’esprits de Mauvaises dit forcément allusions gay, ou gay related, et J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste en regorge. Par exemple : « La collection est tellement noire il doit travailler dans une oubliette. Ou une backroom ». Ou bien : « Il a le pénis qui raye le parquet ». Ou encore : « C’est un couple mythique. Comme Yves Saint Laurent et Michel Berger ». Un autre : « Oh mon Dieu qu’est-ce qui t’est arrivé ? – Oh rien c’est une brûlure de Poppers ». Ou alors : « Je me le suis tapé cette nuit. Ah moi aussi avant-hier, il est cool ». Encore un : « Le mec de mon voisin s’appelle OhMartinOhMartinOhMartin et il essaye de réparer le lit bruyamment ». Sinon : « Il l’a rencontré sur Grindr mais c’est cœur quand même ». Et puis forcément : « Y'a tellement de gays dans mon quartier que mon Grindr ne va pas à plus de vingt-deux mètres ». Un autre : « Le gel que tu m’as filé à la gay pride est une merveille. Je me suis bloqué le dos le soir même ». Allez, encore une pour la route : « T'as été sage ? Écoute, c'est Berlin, pas Porquerolles ».

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