Le premier opus de Marina Allen, (elle n'a pour l'heure sortit qu'un EP, tout aussi bon)

à écouter ici

c'est un album à la pochette en noir et blanc où son visage est cisaillé en deux, sous fond d'écriture et d'un clair-obscur, soulignant à merveille les contours de ses pommettes et des ses joues, seul un œil, unique prunelle noire, émerge de ces ombres et vous contemple avec une belle assurance.

C'est un album suranné comme il se doit et assez puissant pour se retrouver sans honte confronté à la musique de ses ainées, voici un disque automnal, mélancolique mais pas sirupeux, sortant juste à la période des feuilles tombantes, en celui-ci, elle égrène sans férir tout le long des dix titres des perles sensuelles et des mélopées enchantées, cela avec une folk ouverte à tous les vents et la voix idoine pour ces alizés libérés... 

Le travail de production sur son album laisse une nudité et une intimité apparaîtrent ouvrant tous les champs possibles à nos oreilles, car en arrière fond les instruments sont présents, ils accompagnent et pointent, s'hérissent lorsque c'est un saxo qui apparait, s'affolent un moment puis, se calmant, laissant à la voix tout l'espace nécessaire pour s'épanouir, celle-ci déroulant ses paroles qui, faites de joie comme de douleurs, avec toute l'incertitude et la fragilité que les deuils, par les temps d’aujourd’hui, ont imposé , expriment au plus juste tout cela :

“I can’t bring you where I’m going,” she sings both sure and soft. “New light seeps in, a new world is coming.” Olivia Gerber

lancez vous dans cet album, car le charme qu'il distille n'est pas évanescent, il est conçu pour vous agripper et vous faire revenir vers ses rivages une fois le dernier sillon achevé, vous servant de compagnon pour ces temps toujours aussi difficiles à venir. 

L'album est à écouter ici

Photo de couverture : @Photo by Eve Neuhart