Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Le gars de Liverpool - Michael Head and the Red Elastic Band

Le gars de Liverpool - Michael Head and the Red Elastic Band

Publié le 28 juin 2022 Mis à jour le 29 juin 2022 Culture
time 3 min
1
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 132 lectures
2
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Le gars de Liverpool - Michael Head and the Red Elastic Band

2022

I See The Light chantonne Michael sur Kismet, d'emblée, dès le premier titre, tout est dit. La pochette de cet album, en noir et blanc, ce clair obscur qui enrobe Michael et sa guitare avec la lumière l'enrobant comme un cocon, c'est là tout le thème de l'album. Elle symboliserait, en cette image, pareille à un Ying-Yang, toutes les facettes que Michael contient, sa part d'ombre et de lumière, avec sa belle humanité et sa fragilité mis en avant, comme à chaque fois, autour de chansons délivrant leurs arabesques délicates.

La pop à son sommet, un bel ouvrage classique, original, avec toujours, convoqués au chevet des chansons de Michael, Love, Byrds, Bacharach, la Northern Soul, mais liverpuldienne, cette mélancolie si particulière que l'on ne retrouve que près des rivages de la Mersey.

La production de Bill Ryder-Jones (ex The Coral) sait débroussailler les chansons, mettre en avant le moindre petit détail. Dans le troisième morceau The Next Day, s'invite des flûtes, instruments rares pour Michael Head, la trompette oui, on la retrouvera la belle amie, le long, tout le long des bordures accueillantes des chansons, mais des flûtes et bien non et elles offrent à cette chanson, une souplesse, un parfum soul bel et bien inédit. Elles étendent leur mélopée, leur sonorité légère autour des Pa Pa Pa susurrés par la voix un peu étouffée, chuintante parfois, de Michael. L'âge est là, mais la voix demeure malgré ces aléas, sensuelle, sensible, délicate et profonde.

Ce n'était que le troisième morceau, les guitares désormais se fraient un chemin, au quatrième, acoustiques, fébriles, avec la voix seule de Michael, quelques notes, tout d'abord, un léger frisottis, des chœurs enveloppants pour baume, petite couche vocale bienvenue sur la bien nommée Freedom, et ces guitares qui conservent en leur sein l'essence de la musique de Michael ainsi que sa richesse intrinsèque, créant ici des transparences et des fluidités mélodiques jusqu'à la note finale.

Il y a dans cet album des orchestrations et des arrangements plus touffus que d'habitude, mais Bill Ryder-Jones clairsème à chaque fois ces broussailles, les empêchant d'étouffer les chansons. La clarté est au rendez-vous. Quatrième morceau et l'on revient sur le territoire des Pale Fountains comme de Shack, qui le prolongea. Une intro Jingle Jangle, la voix qui s'impose tranquillement, avec ces montées et ces descentes, harmonies au rendez-vous et puis la trompette surgit mais sans percer la texture sonore, s'ajoutant en couche supplémentaire, l'enrichissant d'une couleur plus lumineuse.

C'est un album qui prend son temps, j'y vois ici le condensé de l’œuvre de Michael, magnifié par Bill, il y a des moments, certains morceaux s'achèvent, un temps seulement puis les voici qui reprennent leur envolée, nous surprenant, comme dans Grace And Eddie où les cordes après que la voix se soit éteinte s'éveillent, mais tout doucement, jusqu'au final. C'est Pretty Child, où à l'orée du morceau on croirait entendre un extrait chantée de la chanson de La Nuit du Chasseur, puis les guitares carillonnent et avec le chant délicat, c'est une chanson pleine d'éclat qui se développe et qui vous enveloppera jusqu'à son final.

Cette dernière œuvre est majestueuse, mais pas débordante, elle demeure à hauteur d'homme, on sent que Michael s'y livre sereinement, que les anciens démons, comme l'alcool et la drogue, ont été domestiqués.

C'est que Michael Head est un songwriter à l'apogée de son art, avec de surcroît un groupe, The Red Elastic Band, qui sait faire étinceler sa musique, juste comme il faut, entourant Michael sans jamais l'envahir, et, comme l'élastique, tendant et détendant avec souplesse leurs notes tout le long des morceaux... accompagnant délicatement les cordes et les cuivres,  apportant enfin, à cet ensemble ouvragé de main de maître, toute la finesse requise afin de ne jamais briser la beauté de chacune de ses chansons.

Je pourrais m'étendre encore davantage, tant cet album mérite que l'on s'attarde dans ses chamarrures, mais laissons le mystère qu'il contient se laisser découvrir par vos oreilles qui, j'en suis certain, seront ébahies par les subtilités et la richesse enfermées en son sein.
Quant à moi, j'y retourne et m'en vais à nouveau m'abreuver en ces sillons, sachant que cet opus m'accompagnera longtemps, tout comme l’œuvre magnifique de Michael, ce, depuis la fontaine au filet translucide. L'eau clairette étant seule capable d'apporter à nos organismes alourdis la bonne infusion qui fera disparaître certains de nos maux, telle une potion sacrée. C'est là le propre des grands artistes et, à n'en pas douter, Michael fait partie de ce sérail.

 
lecture 132 lectures
thumb 0 commentaire
2
réactions

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Culture

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey