Paul Weller -Fat Pop, souple, brûlant et détonnant.
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Paul Weller -Fat Pop, souple, brûlant et détonnant.
Photo by Sandra Vijandi
A peine un an et voilà déjà le retour de notre "Paulo the Jam Style ModFather Council (ouf fermé les guillemets)", et oui, il s'agit bien de la variété des genres propres à l'œuvre de Paul Weller qui sourd de cet album, et qui me sied bien pour ma part. Alors Fat Pop (volume 1) on imagine déjà ce que pourrait donner le volume 2... Et ne vous fiez pas au titre, il n'y a pas de lourdeurs dans cet album, pour moi, ce qui prédomine et ce que je retiens ce sont la légèreté et la sensualité brûlante activée par Paul qui s'éparpillent sur l'ensemble des morceaux et qui m'ont chacun attrapé.
C'est un album de confinement mais qui ne sent pas le renfermé, il ouvre plein de champs, des terrains de jeux où Paul se laisse prendre par le simple plaisir de retrouver ses genres de prédilection et où sa voix agile fait merveille.
Dans le détail, cela commence par une bizarrerie, même si l'on connait l'éclectisme de Paul, cette entrée en matière pourrait en décourager certains. Dès le deuxième True, les affaires commencent avec un petit duo où Paulo s'acoquine avec Lia de The Mysterines qui tonne avec, en accompagnement, un petit saxo qui vient donner sa petite couleur soul et bleutée, de toute beauté, et qui enrichit le morceau par ces quelques touches délicates. Fat Pop fait son entrée et des coulures de synthés s'en viennent enrober l'armature du morceau, la voix de Paul s'y enroule à loisir, je dirais même avec plaisir.
Shades of Blue,
avec la voix délicate cette fois-ci de sa fille, Leah Weller qui l'accompagne tout le long, celui-ci commençant par un tic-tac d'horloge se prolonge ensuite sur un tempo bondissant, c'est un morceau joyeux et sympa que l'on pourra chanter tranquillement dans sa douche. Enfin, s'annonce Glad Times, sensuelle en diable, où Paul se laisse aller à roucouler avec légèreté, suivie par un glissement de cordes et une trompette qui ajoute sa petite teinte, en surgissant sans qu'on s'y attende et qui rajoute tout doucement ses multiples couches soyeuses accouplant l'or de son cuivre aux arrangements de cordes.
Testify -ici en écoute en studio - montrant ses dessous avec ses jarretelles et ses bas apparents...
Toute sensuelle la demoiselle... nous fait danser et nous entraine dans son rythme chaleureux, avec un saxo endiablé, des choeurs qui explosent et qui s'emmêlent au "Shoo-doo-be-doo" que Paul laisse glisser "All Night Long" dans ce tempo funky et soul, où une flûte traversière et primesautière fait encore plus monter la température autour de la voix de Paul qui se régale et éclate de toutes parts avec une joie qu'il nous fait partager. Déjà je vois quelques âmes fiévreuses dans le fond qui danse dans leur salon, seule ou accompagnée, s'imaginant collée ou se frottant contre la peau de sa chacune ou de son chacun. A vous de choisir...
Un pic surgit, c'est la bien nommée That Pleasure,
qui pour les nostalgiques nous rappelera les belles heures du Style Council, tout y concourt, les choeurs, les percussions et l'orchestration des cordes, la voix qui s'emmêle à celle-ci avec des petits licks de guitares espiègles qui s'en viennent lécher aussi bien l'espace qui nous entoure que nos oreilles enamourées, si frileuses ces derniers temps qu'elles se surprennent à rougir par ce contact si brûlant contre leur chair si fragile.
Et puis vient le final somptueux avec ses orchestrations majestueuses Still Glides The Stream qui clôt à merveille l'album. Paul, notre Dorian Rock, love sa voix autour du manteau pourpre des cordes, et un parfum délicat tout le long émane de ce morceau, à la fois ample, et d'une gravité profonde et voluptueuse.
Pour retrouver l'album et quelques titres en live...
En résumé, laisser vous prendre par cet album, sous son apparence de simplicité, la variété qu'il a laisser glisser tout le long met en avant quelques pépites, nichées en ses creux, lovées sensuellement dans ses anfractuosités souples et soyeuses, mauves et bleutées, qui s'enroulent en volutes de fumée, s'échappant des sillons de cire noire du disque.
Il y a aussi parmi ces soieries délicates d'autres bien plus prononcées et plus aguicheuses, tout comme la voix de Paul qui se fait séduisante, chaude et langoureuse, mais aussi grave et profonde, si unique en son genre, à la fois soul, rock, pop et toujours Mod et Punky, mais sans les épines qui généralement vont avec.
Il y a du velours, de la douceur dans la raucité mate de sa gorge, celle-ci enroulant tout le long du disque sa voix au milieu de cuivres chaleureux, autour des guitares détonantes ou douces, énervées ou endiablées, avec, toujours, ce son si particulier, reconnaissable chez lui, telle une marque de fabrique unique.
Voilà donc un album au climat tempéré, pas trop tempétueux, assez aventureux et surtout toujours aussi brûlant. Allez, une dernière fois Sing with me Shoo-doo-be-doo et en français pour les non anglophones Chou Dou Be dou...