Entendu quelques titres avant la sortie de l'album et déjà je savais que cela allait être une belle œuvre -car la voici jaillit d'une belle âme, certainement meurtrie, mais qui sait outrepasser tout cela en nous transmettant à son tour ses histoires.

C'est un album de deuil mais aussi d'ouverture sur soi, sur le monde.

Sur elle-même aussi.

La femme ici est en majesté, enfin libérée de certains carcans. Le coming-out fait, elle peut à la fois servir des chansons dépouillées, intime, près de l'os et d'autres qui cavalcadent, explosant, brûlant vos oreilles.

Elle offre au détour de cet opus magnifique des atours sans pareils, des dentelles, des toisons riches et des toiles sur lesquelles les couleurs dégoulinent, vives, lumineuses, franches avec de beaux dégradés.

@ Jenna Foxton

Et sa voix, une voix d'ange, mais d'une profondeur, qui vous caresse, se glisse, vous chuchotant ou criant, selon les moments, des mots doux et des mots brûlants.

Les orchestrations sont au rendez-vous, mais au service des chansons, elles entr'ouvrent des univers, elles façonnent des territoires sur lesquels, majestueuse, je le répète et le répèterai jusqu'à satiété, si tant est que l'appétit soit comblé, car je n'ai qu'une envie c'est que tout cela dure, la grande Olsen, du haut de ce trône, nous enverra des flèches, des éclairs, des fuseaux, des rais de lumière flamboyants et d'autres transparences quant à elles liquides, pareilles à des gouttes d'eau, frissonnantes et humides, sensuelles évidemment.

Tout comme cette femme, qui à elle toute seule, en ce seul album, en chacun de ses blocs de musique, en ses harmonies, dans ces entrailles musicales, entonne tous les chants de sirènes propres à vous envouter et fait résonner tout ce qu'elle contient, sa profondeur d'artiste enfin parvenu, non pas à un sommet mais à trouver le juste équilibre, ce qui en art est si difficile à trouver.

Le témoignage d'une femme et d'une artiste complète. Big Time, oui, en effet.

photo de couverture : @bandcamp