Le Koala tueur
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Le Koala tueur
Encore tout imprégné de mon trip australien dispensé par le bouquin de Bryson, je suis tombé sur cet ouvrage au titre bizarre qui m’a interpellé au premier coup d’œil : Le Koala Tueur et autres histoires du bush de Kenneth Cook.
Je ne connaissais pas l’auteur mais j’ai de suite souri en repensant à un passage de Nos voisins du dessous où Bryson remarque le nombre incroyable de lieux et de personnes qui se nomment « Cook » en Australie… en voilà encore une illustration.
Au fil des quinze nouvelles qui forment ce livre, l’auteur nous raconte avec un humour féroce et un sens de l’autodérision marqué ses expériences dans le vaste bush australien et ses rencontres plus ou moins heureuses avec sa faune, animale comme humaine.
Selon ses propres aveux, ces anecdotes sont toutes véridiques mais semblent tellement invraisemblables que Cook n’a jamais pu les intégrer dans un de ses romans, de peur de ne pas être cru. Mais si je veux croire en sa parole je ne peux m’empêcher de penser que l’auteur australien aura par-ci par-là quelque peu brodé en racontant ses loufoques aventures. Et selon moi il a très bien fait ! Car le résultat est là : les personnages, aussi bien humains qu’animaux, sont dépeints avec un réalisme teinté d’humour piquant et font la force des différents récits, au-delà même des situations burlesques qui nous sont contées.
Toutes les nouvelles ne sont pas exceptionnelles, certaines m’auront beaucoup plus fait rire que d’autres. Je retiens entre autres la rencontre de Cook avec un chameau kidnappeur à l’haleine pestilentielle, sa mésaventure face à un razorback (les cochons sauvages d’Australie) furieux qui compte bien démontrer qui est le chasseur et qui est le chassé, le concours de buveurs de bières au sein d’une colonie de mineurs d’un gisement d’opales, et surtout la pépite du bouquin : le combat entre l’homme (en l’occurrence Cook) et le koala tueur du titre. Ce récit-là m’a fait littéralement éclater de rire tant il est bien raconté et hilarant. Je ne résiste pas à l’envie de retranscrire ici ce que pense Cook de ces adorables bestioles : « Je n’aime pas les koalas. Ces sales bêtes, aussi hargneuses que stupides, n’ont pas un poil de gentillesse. Leur comportement social est effroyable – les mâles n’arrêtent pas de se tabasser ou de voler les femelles de leurs semblables. Ils ont des mécanismes de défense répugnants. Leur fourrure est infestée de vermine. Ils ronflent. Leur ressemblance avec les nounours est une vile supercherie. Il n’y a rien de bon chez eux. »
Cook donc n’aime pas les koalas. Mais je vous assure que c’est réciproque, les koalas n’aiment pas Kenneth Cook non plus !!
Requins, crocodiles énormes, chat sauvage caractériel, reptiles et serpents de toutes sortes, mais aussi aborigène au sens des affaires très développé, montreur de serpents totalement inconscient ou plongeur un peu timbré, Cook va croiser sur sa route tout ce dont on ne vous parle pas dans les agences de voyage quand on vous vante les beautés de l’Australie. Si vous avez envie de passer un bon moment, si vous avez envie d’un peu de légèreté et d’une lecture dépaysante et amusante, sans forcément tutoyer le génie Kenneth Cook saura répondre à vos attentes avec ce bouquin. Et si un jour vous vous retrouvez à visiter une forêt d’eucalyptus en Australie prenez la bonne résolution de surtout laisser les koalas qui y vivent tranquilles ! à vos risques et périls !!
Cet article a été initialement publiée sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com