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Cloner le Christ ?

Cloner le Christ ?

Publié le 27 mai 2020 Mis à jour le 27 mai 2020 Culture
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Cloner le Christ ?

 

Ça faisait un moment que je le voyais passer dans diverses émissions télévisées, que je l’entendais invité à la radio. J’avais entendu beaucoup de bien de son roman L’Évangile de Jimmy qui est depuis sur ma liste de bouquins à lire. Et j'avais pu voir le documentaire qu’il a réalisé pour Canal + sur le même sujet. C’est ce qui m’a décidé à lire son livre Cloner le Christ ? chez Albin Michel / Canal+ éditions.

Lui, c’est Didier van Cauwelaert, écrivain et pour l’occasion investigateur.

Ce bouquin est le résultat de son enquête sur la possibilité de plus en plus sérieuse de cloner Jésus en personne (oui, oui, le barbu dont on fête l’anniversaire autour d’un sapin de Noël).

Comment ? Grâce à des prélèvements de cellules contenant des séquences d’ADN sur certaines saintes reliques telles que le Linceul de Turin, la Tunique d’Argenteuil ou le Suaire d’Oviedo par exemple.

Ça fait scénario de roman de SF ? Oui, mais quand on se plonge à la suite de Didier van Cauwelaert dans son enquête, on se rend compte que la réalité dépasse la fiction bien plus souvent qu’on ne l’imagine.

 

Personnellement, mes connaissances sur le Linceul de Turin se bornaient à la version officielle de 1988, qui annonçait que d’après la datation au carbone 14, le linge remontait aux années 1300, soit en plein Moyen-Âge. Et qu’en conséquence la question de l’identité du supplicié dont on voit l’image était réglée : 13 siècles le séparant du Christ ce ne pouvait donc pas être le linge dont il est question dans la Bible.

Sauf que le carbone 14 a révélé depuis ses limites, en particulier en ce qui concerne la datation des textiles. Les scientifiques savent aujourd’hui que la date trouvée en 1988 est fausse, et que le Linceul pourrait très bien dater de l’époque de Jésus.

 

Je ne vais pas refaire ici l’énumération des recherches et résultats obtenus par les scientifiques au sujet du linge mystérieux, je vous dirai juste que l’auteur du livre a procédé à une enquête extrêmement minutieuse auprès de tous ceux qui ont eu à faire de près ou de loin avec le Linceul de Turin. Van Cauwelaert passe en revue les différentes hypothèses et fait le point sur ce qu’on sait à l’heure actuelle de l’objet sacré, sur les hypothèses qui ont été infirmées et surtout sur ce qui continue à poser problème aux chercheurs de tout poil et tous horizons qui travaillent ou ont travaillé sur cette énigme.

Et dans l’état actuel des connaissances scientifiques, on se retrouve face au Linceul de Turin (et quelques autres reliques), pour reprendre la formule de l’écrivain, à devoir « choisir entre l’inconcevable et l’impossible ». Autant dire en terrain inconnu (et glissant !). Le paradoxe suprême du Saint Suaire étant que plus on fait de progrès dans la recherche scientifique, moins on en sait sur le phénomène, chaque nouvelle découverte apportant son lot de contradictions et de mystères encore plus insondables.

 

Pour moi qui suis amateur d’énigmes de toutes natures, et adepte de la méthode scientifique et du raisonnement logique pour les résoudre, cette plongée dans l’incompréhensible m’a réellement passionné.

D’autant que van Cauwelaert fait preuve de grand talent pour exposer les tenants et aboutissants de l’affaire, et expliquer clairement, même aux moins perméables au langage scientifique, ce dont il est question. Il s’agit avant tout d’un bon travail de vulgarisation associé à une enquête rigoureuse et approfondie, qui ne laisse rien au hasard.

 

Si sur la fin de son livre, l’auteur se laisse aller à donner si ce n’est son explication (bien malin celui qui trouvera la bonne !) du moins sa conviction sur le sujet de son enquête, durant toute la phase d’étude des différentes hypothèses et de description de faits scientifiques et historiques, il est d’une remarquable impartialité, ne passant rien sous silence et confrontant tout argument à la critique.

Et chose à laquelle je ne m’attendais pas au vu du sujet, le bouquin est d’un ton enlevé et l’humour y est bien présent. Que ce soit dans une charge en bonne et due forme contre la secte raellienne ou une attaque en règle contre certains zététiciens, la plume de l’auteur sait se faire acérée et ironique (mais toujours dans le respect de la méthode scientifique), touchant là où ça fait mal, pointant sans complaisance les incohérences au même titre que l’incompétence ou la mauvaise foi.

 

Alors à tous les curieux, que vous soyez croyants convaincus, athées ou agnostiques des plus farouches, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre. Pas pour vous convaincre de quoi que ce soit, juste pour chercher à comprendre. Vous n’y trouverez pas de réponse sûre et certaine, mais au moins prendrez vous plaisir à triturer la question dans tous les sens !

 

Bonne lecture.

 

Cet article a été initialement publiée sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com

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