La Route de Woodbury
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La Route de Woodbury
Ce roman est le second de la franchise The Walking Dead, par ailleurs bien connue des fans de comics et de séries télévisées. Faisant suite à L’ascension du Gouverneur, dont j’avais dit le bien que j’en pensais ici, au départ de La route de Woodbury on commence par faire la connaissance d’un nouveau groupe de survivants. Exercice délicat pour le duo d’auteurs (Robert Kirkman qui est le créateur du comics d’origine et Jay Bonansinga, auteur de roman qui lui est associé sur cette version de l’univers de The Walking Dead), en effet il leur faut nous faire découvrir de tous nouveaux personnages jusqu’alors jamais vu dans les matériaux d’origine. Il y a donc une première partie de ce roman qui est consacrée à cela et c’est normal : il faut poser les personnages, les définir un minimum, nous faire entrer en empathie avec eux si on veut pouvoir s’inquiéter de ce qui va leur arriver. On découvre donc Lilly Caul, une jeune femme introvertie et peu sûre d’elle. Elle suit comme son ombre le colosse afro-américain Josh, un peu parce qu’elle se sent en sécurité avec lui, un peu parce qu’elle a des sentiments pour lui, elle ne sait plus trop, mais quelque chose de fort les lie ces deux-là. Il y a aussi Bob, un ancien infirmier vétéran d’Afghanistan, alcoolique notoire, paumé mais avec un bon fond, pour lequel Lily a une grande tendresse. Et puis Megan, l’amie nymphomane de Lily, et son boyfriend du moment Scott. Ces cinq-là vont être confrontés à la survie en territoire zombie, et comme on peut s’y attendre, les choses ne vont pas se passer au mieux. Ils vont donc partir sur les routes à la recherche d’un refuge.
Ce lieu providentiel va se présenter à eux quand ils tombent sur la communauté de survivants de la petite ville de Woodbury. Une ville et une communauté dirigées par un homme, Philip Blake, que tout le monde appelle, entre crainte et admiration, le Gouverneur. Il va falloir que le petit groupe de Lily et Josh parvienne à s’intégrer à Woodbury qui a tout du havre de paix tant recherché. Tout ? Pas si sûr, car le Gouverneur semble cacher des choses et a des idées bien à lui quant à la manière de gérer la communauté de survivants…
Voilà grosso-modo ce dont parle ce roman. On a donc d’une part des nouveaux personnages, et puis quelques vieilles connaissances avec le Gouverneur et Martinez (son bras droit, en charge de la sécurité du camp en quelque sorte), des personnages phares de l’univers de The Walking Dead. Le mix se fait plutôt bien il faut dire, une fois familiarisé avec les nouveaux, le retour en territoire connu avec les habitants de Woodbury se fait tout naturellement. C’est un peu comme de voir les « scènes coupées » en bonus d’un dvd, on découvre l’arrière du décor qu’on croit connaître quand on est lecteur des comics ou fan de la série. C’est plutôt pas mal, car on se sent en terrain connu et pourtant on se fait parfois gentiment balader quand même par les auteurs (voir à ce sujet la fin du tome précédent).
Le style n’a rien de révolutionnaire, le roman se lit vite et agréablement, sans grosses figures de style ni originalité, mais comme on colle à l’ambiance Walking Dead, on n’en demande pas plus.
Après, ce genre bien spécial de survival dans un monde infesté de zombies a les défauts de ses qualités : très codifié, dès lors qu’on en a un peu l’habitude, on voit venir certaines choses de loin. Souvent on parie sur qui va mourir et qui va survivre, et souvent on voit juste. Histoire que les ficelles du drame se nouent comme il faut pour le meilleur résultat. On sent bien que Lily est le personnage le plus développé, et donc aussi celui que les auteurs ne vont pas sacrifier, car ils prévoient de la faire évoluer. Et pour qu’elle évolue, il faudra élaguer parmi ses proches… je dis ça, je ne dis rien, mais c’est quand même assez limpide dès le départ. Mais comme je le disais, c’est presque le genre qui veut ça. On ne peut pas vraiment reprocher cela aux auteurs. Limite on est complice du truc.
En tout cas le roman réussit son pari d’introduire de nouveaux personnages qui donnent envie de les suivre, de plus en plus au fur et à mesure de la lecture d’ailleurs, et propose qui plus est un nouveau personnage féminin principal, ce qui n’est pas si souvent le cas. On se doute bien que ce roman n’est qu’une transition vers quelque chose qui se prépare et qui ne va pas être de tout repos pour les protagonistes, mais en soi il se tient déjà bien et permet de passer un agréable moment de lecture.
Après un premier opus réussi et même surprenant à plus d’un égard, ce second volet confirme que la qualité est là et que la série de romans tirés de The Walking Dead n’est pas forcément le parent pauvre de l’univers post-apocalyptique zombie de Kirkman.
Évidemment si les zombies vous gonflent et que vous n’aimez pas The Walking Dead à la base, inutile de vous attarder sur ce roman, il ne changera rien à votre jugement. Pour les autres, c’est un chouette complément à l’univers développé en comics et à la télévision.
Cet article a été initialement publié sur mon blog : www.moleskine-et-moi.com