Masques, poésie du déconfinement
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Masques, poésie du déconfinement
Dans ce poème, je vous livre mes premières impressions après 8 semaines passées sans sortir. Et non l'humanité ne me surprend toujours pas, elle n'a pas changé, ni ses priorités.
MASQUES
Et les sourires dévorés,
Et les yeux plissés,
Et les pas prudents,
Et les mains sans gants.
Et les pavés qui pleurent,
Et les heures qui pointent,
Et les bus pleins de cœurs,
Et les fleurs qui suintent.
Sous leurs masques
Blancs ou verts ou à dessins
Passent loin des frasques
Des êtres sans desseins.
Ils vont sous la pluie
Qui tombe en grand deuil
Frapper au carreau de la vie
Esquivant les écueils.
Même l'asphalte humide
En son silence obscur
Tend sa main si dure
A ces ombres zooïdes.
Et cette femme au sourire
Broyé, aux yeux qui inspirent,
Elle va, forme enivrante
Parmi ces troupes souffrantes.
Où son œil se perd-il ?
Vers quel champ, vers quelle île ?
Le visage rogné
Elle rêve d'étés,
Imagine un poète
Qui va comme elle en peine.
Mais les vers dans sa tête
Meurent en bruits pérennes
Quand il la voit heureuse
Pousser la porte infecte,
Comme on pousse un insecte,
Donnant chez la coiffeuse
11 mai 2020, jour 1 du déconfinement