Rest' là maloya (3/5)
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Rest' là maloya (3/5)
Deuxième partie : Mélodie vagabonde (18)
Le salut passera par la musique
Les deux derniers vers de cette première partie sont magnifiques de poésie :
« Malgré zot' figure lend'main coup d' vent
Té veut voir quo ça n'avait plus d'vant ».
Malgré leur figure de lendemain de coup de vent
Ils veulent voir plus loin devant.
La « figure de lendemain de coup de vent », ce sont à la fois les cheveux ébouriffés d'Alain Péters, sa dégaine de hippie, ses pantalons colorés aux motifs étoilés, ses gilets à franges, et sa figure de rescapé de la tempête, d'Ulysse revenu lessivé d'une Odyssée dévastatrice qui a décimé toutes ses illusions, a balayé les rangs des siens pour le laisser éreinté, presque mort. Puis il glisse subtilement du pluriel au singulier, se rapproche. Il prend son auditeur à témoin, comme pour s'obliger à tenir ses nouvelles résolutions. C'est sa seule chance de vivre un futur : « d'vant », devant, c'est-à-dire à l'avenir, quand le vent sera tombé. Les deux réalités du temps, le temps chronologique et la météo, se mêlent alors en une seule, comme quand on dit que le beau temps vient après la pluie. Il lui reste encore assez d'énergie. Il lui reste le maloya qui arrive avec le refrain :
« Rest' là maloya
Rest' là maloya
Rest' là maloya
Rest' là maloya
Rest' la même »
Le salut passera par la musique et par le souvenir.
Merci à Eric Ausseil pour la couleur.