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Épisode 91 : Désespoir

Épisode 91 : Désespoir

Pubblicato 31 gen 2025 Aggiornato 1 feb 2025 Tale
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Épisode 91 : Désespoir

Une autre nuit passe. Un autre matin se lève.

Siegfried se réveille. Il est dans son lit. Il y a passé une nuit agitée.

Il se prépare à se lever. Comme tous les jours. Une autre journée commence. Un matin normal.

Il tourne la tête. Mélusine n'a pas dormi à côté de lui cette nuit. Elle a dû dormir dans son boudoir.

Mélusine...

Un éclair s'allume, et la mémoire lui fond comme une avalanche noire sur le cerveau et sur le cœur. Une épée lui transperce le cœur, lui déchire le ventre.

Il s'assied dans son lit. Se recouche. Fourre la tête dans ton oreiller pour y cacher ses larmes. L'avale, le mord, fourre son poing, son bras en bouche pour étouffer ses cris.

Il sait déjà que les matins qui vont suivre ressembleront à celui-ci comme une goutte d'eau bouillante à une autre goutte d'eau bouillante.

Pendant longtemps.

Pendant tout le temps qu'il lui reste à vivre...

Se lever... à quoi bon.

Il le faut pourtant.

Pour les autres.

Pour ses enfants. Pour ce château. Pour la ville. Pour le comté. Pour...

Il va devoir annoncer au monde ce qui s'est passé.

Autant soulever l'un de ces énormes blocs qui sont tombés du plafond de la grotte.

Tout lui paraît lourd. Si lourd. Trop lourd.

Il tire sur la cordelette pour appeler Jang. Comme tous les matins. Parce qu'il le faut. Parce qu'il est réveillé. Parce que c'est comme ça qu'on fait. Parce que c'est ainsi qu'il a toujours commencé ses journées.

Quand il voit Monsieur le Comte, Jang est effrayé. Le visage de Monsieur le Comte est souillé de ses larmes. De larmes qui n'étaient pas là la veille.

- Et alors ? Qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça ?... Faites plutôt ce que vous avez à faire.

Monsieur le Comte a gardé son sale caractère. Au moins une chose qui ne change pas. Mais il détourne la tête, la baisse même un peu. Jang croit le voir se mordre la lèvre inférieure. Mais il n'observe pas plus avant. Il a beau être habitué aux colères de Monsieur le Comte et s'être blindé avec le temps, il préfère quand même éviter de les provoquer inutilement.

Le physicien passe, l'examine, constate que le plus gros du choc est passé.

Siegfried ricane intérieurement. "Le plus gros du choc". Quelle blague. Si seulement tu savais. Pauvre idiot.

Heinrich et Ermentrude viennent aux nouvelles. Il ose à peine les regarder. Comment va-t-il faire pour leur annoncer ce qui s'est passé. Comment va-t-il faire pour leur dire...

Il leur dit juste qu'il va bien. Qu'il va mieux. Qu'il n'est pas malade. Qu'il n'est pas blessé. Qu'il n'a rien de cassé. Qu'ils ne doivent pas s'inquiéter. Quelle blague, encore une fois. Pieux mensonge. Il ve va pas mieux. Il n'ira plus jamais mieux. Et il le sait.

Mais il faut faire bonne figure. Devant les autres.

Il est une maison en ruines qui ne tient plus que par la façade.

Mais personne ne doit le savoir.

Surtout pas ses enfants.

* * *

Le Père Adalbéric vient à son tour aux nouvelles.

D'habitude il laisse venir à lui plutôt que d'aller visiter, sauf s'il s'agit d'administrer les derniers sacrements. Mais ici, il pressent qu'il s'est passé quelque chose de trop grave pour attendre. Et, comme d'habitude avec le comte Siegfried, qu'il s'est passé beaucoup plus que ce qu'il en a dit.

Quand il entre dans la chambre, le Père Adalbéric est littéralement choqué. Le comte Siegfried essaie de se tenir droit en se raccrochant à l'un des baldaquins du lit, mais il se recroqueville autour de son cœur, il a la bouche ouverte, le souffle court, et s'il baisse la tête, le Père Adalbéric est sûr que c'est pour cacher ses larmes. Le comte Siegfried a toujours été quelqu'un de très fier. De trop fier.

- Comte Siegfried, mettez un manteau et venez avec moi faire quelques pas dehors. Vous en avez besoin.

- Laissez-moi tranquille. Laissez-moi seul. Je ne veux voir personne.

- J'insiste. C'est pour votre bien.

Le comte Siegfried lève brusquement le visage vers lui. Comme le Père Adalbéric s'y attendait, ses yeux sont trop brillants pour ne pas être pleins de larmes.

- Pourquoi donc tout le monde croit-il savoir mieux que moi où se trouve mon bien ?... Même... Même... Même Mélusine pensait savoir mieux que moi où était mon bien.

L'hésitation du comte Siegfried à prononcer le nom de son épouse ne lui échappe pas. Pas plus qu'un autre détail.

- Pourquoi "pensait" ?...

Le visage du comte se déforme, son souffle se précipite. Il ne trouve plus sa voix. Le Père Adalbéric prend peur. Le comte Siegfried aurait-il commis un acte irréparable ?...

Il est d'une importance vitale de prendre sa confession au plus vite.

- Comte Siegfried, venez avec moi. Faisons quelques pas ensemble. Vous avez besoin de prendre l'air. Ça vous fera du bien.

Il voit le comte Siegfried hésiter.

- Vous n'êtes pas obligé de me parler si vous n'avez pas envie. Mais permettez-moi de vous accompagner pour faire quelques pas dehors. Vous devez prendre l'air, et dans votre état, il n'est pas prudent d'y aller seul.

Le comte Siegfried semble avoir encore le courage de lui décerner un sourire en coin.

- Vous avez peur que je fasse une grosse bêtise, c'est ça ?

- Si vous préférez y aller seul, je le comprendrai. Mais cela me ferait plaisir de vous accompagner pour faire ces quelques pas. Même si vous préférez garder le silence.

Siegfried réfléchit. Puis, d'un geste brusque, il prend un manteau et l'endosse.

- Je vous accompagne.

* * *

Ils sortent ensemble sur le chemin de ronde.

Un vent soutenu souffle de l'ouest, soulève leurs vêtements, ébouriffe leurs cheveux, leurs barbes.

Siegfried a du mal à respirer.

Il s'approche d'un créneau. Il ne veut pas regarder en bas. Surtout pas en bas.

Il fixe la ville.

Le Père Adalbéric se tient prêt à toute éventualité.

Puis Siegfried lâche un grand cri. Suivi d'un autre. Puis d'un troisième.

Le Père Adalbéric voit les épaules de Siegfried se secouer de sanglots.

Il les entoure de son bras.

- Venez avec moi dans la forêt. Nous serons plus tranquilles.

Siegfried se laisse entraîner avec une rare docilité.


Musique : Oscuro - Nothing Lasts Forever


Épisode 92 : La confession de Siegfried


Crédit images : toutes les images publiées dans cette Creative Room sont mes créations personnelles assistées par IA sur Fotor.com, retouchées sur Microsoft Photos

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