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Épisode 9 : Le pacte de sang

Épisode 9 : Le pacte de sang

Pubblicato 14 dic 2024 Aggiornato 14 dic 2024 Tale
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Épisode 9 : Le pacte de sang

De quelque manière qu'il retourne son problème, Siegfried ne voit pas comment il serait humainement possible de le résoudre.

À bout d'idées et de ressources, coincé de toutes parts, ne sachant plus quoi faire, Siegfried s'énerve de plus en plus souvent, jure et sacre par Dieu et par tous les saints, jusqu'à en effrayer ses domestiques, ses métayers et même Mélusine, même s'il se soucie de lui épargner autant que possible ses mouvements d'humeur. Personne ne l'a jamais vu dans cet état auparavant.

Il prie Dieu dans sa chapelle et tous les saints dans toutes les églises qu'il peut trouver, mais ses prières restent vaines. Aucun miracle ne vient de nulle part pour le tirer d'affaire.

Alors, dans son désespoir, il en vient à consulter dans des cryptes occultes de bien poussiéreux grimoires de réputation douteuse dans lequel il trouve des incantations interdites, et il en appelle au diable.

Et le diable, qui n'attend que l'appel ciblé du désespéré pour se manifester, voit en Siegfried une proie toute trouvée. En effet, est-il de meilleure proie pour ses desseins que celui qui n'a pas le choix... ou qui pense ne pas avoir le choix ? Les humains, que Dieu voulait autrefois lui assigner de servir, sont si faciles à piéger par des tentations matérielles que le diable les méprise. Ce sont des proies presque trop faciles qu'il a à peine encore envie de chasser, surtout quand elles ne lui rapportent aucun intérêt particulier, ce qui est le cas ici puisque Siegfried de Koerich n'est qu'un hobereau sans fortune, sans pouvoir et sans relations. Ce n'est certainement pas avec l'aide d'un individu aussi insignifiant, malgré ses terres et son titre de noblesse, que le diable pourra influer sur la marche du monde. Mais là, le diable s'ennuie, et Siegfried de Koerich lui donne justement une occasion de se distraire. Parfois les amusements gratuits sont aussi les meilleurs, surtout lorsqu'ils arrivent au bon moment.

Le diable apparaît donc immédiatement à Siegfried dès son appel et lui promet ce qu'il désespère de trouver : une solution à son problème.

- Tu veux un château sur le Bockfiels, comte Siegfried ? Je te promets un château sur le Bockfiels.

Siegfried a du mal à y croire : il demande comment le diable va bien pouvoir faire pour lui donner satisfaction. Après tout, un château, ça ne se construit pas comme par magie sur un claquement de doigts. Et en plus de ça, il y a un vieux fort en ruines à détruire avant.

- Ne t'en fais pas pour ça, ce sera pour moi l'affaire d'une nuit. Demain matin, non seulement le vieux fort romain aura disparu, mais tu auras sur le Bockfiels la plus jolie forteresse de toute la région. Elle sera petite, mais cela ne l'empêchera pas d'attirer les regards et l'admiration de tous. Elle t'apportera une gloire que tu n'aurais même jamais osé imaginer. Et en plus, pour bien te mettre en valeur en tant que seigneur, je te tracerai une chaussée toute droite qui mènera de ta forteresse du Bockfiels à ton château de Koerich.

Siegfried ne dit rien, mais sa perplexité se lit sur son visage.

- Pourquoi as-tu fait appel à moi si tu doutes de moi ? Attends demain matin. Tu sauras que je tiens toujours parole.

Siegfried et le diable se séparent donc et chacun s'en retourne vaquer à ses affaires, mais ce soir-là, quand Siegfried se couche, c'est avec beaucoup de scepticisme quant aux promesses qui lui ont été faites.

Mais à sa grande surprise, le lendemain matin, Siegfried voit s'étendre devant son château de Koerich, comme dans un rêve, une large chaussée pavée qui n'y était pas la veille.

Il fait préparer son cheval et l'enfourche pour voir où elle mène, et il s'aperçoit qu'elle le conduit en ligne droite vers le Bockfiels, où se dresse une magnifique petite forteresse, la plus jolie qu'il ait jamais vue, au sommet de laquelle l'attend Mélusine.

Siegfried ose à peine y croire. Lui qui la veille encore se retrouvait devant un mur, il est à présent un homme comblé et émerveillé dont le cœur tremble de contentement...

Le diable, qu'il n'a pas vu se matérialiser aux abords du château, s'avance vers lui.

- Alors, comte Siegfried ? N'ai-je pas tenu parole ?...

Siegfried sourit, émerveillé par le spectacle. Le diable sourit aussi de son côté, mais comme le ferait un marchand satisfait de sa vente.

- Avoue tout de même que je ne me suis pas moqué de toi.

Siegfried est tellement heureux qu'il ne sait quoi dire.

Le diable, lui, ne perd pas le fil de la négociation.

- Mais comme tu dois bien t'en douter, tout ceci a un prix.

Siegfried se retourne d'un seul coup vers le diable et commence instantanément à pâlir.

- Un prix ? Quel prix ?...

- Mais oui, bien sûr. Un prix. Toute chose a un prix. Quand on reçoit quelque chose, il y a toujours un prix à payer. Rien n'est gratuit en ce bas monde. L'ignorais-tu donc ? Même le dernier de tes métayers le sait. Tu t'imaginais donc que tout ceci, c'était cadeau ?

Le diable lui adresse un sourire en coin.

- Rassure-toi, je ne te demanderai jamais un prix que tu ne pourras pas payer. Tu n'as plus de terres à céder, je ne te demanderai donc pas de terres. Tu n'as pas de trésor, je ne te demanderai donc pas non plus de trésor.

Siegfried est à moitié rassuré, mais n'ose pas encore se réjouir.

- Alors, que veux-tu en échange si ce n'est ni une terre ni un trésor ?

Le diable a ce sourire en coin qui pousse Siegfried à se demander s'il a vraiment lieu d'être soulagé.

- Ton âme, Siegfried. Je veux ton âme.

Siegfried commence par en rester bouche bée, sans voix.

- Eh bien oui, ton âme ! Pourquoi fais-tu cette tête ? Tu sais pourtant qui je suis ! À quoi donc t'attendais-tu ?...

Comme Siegfried semble s'être tout d'un coup transformé en statue, le diable continue.

- Sois bien content de m'avoir trouvé sur ton chemin. N'importe qui d'autre t'aurait demandé des terres ou un trésor, en or, en argent, en bijoux. Tu le sais. Tout le monde n'en a pas. Toi entre autres. Mais tout le monde a une âme. Toi aussi. C'est même tout ce qu'il te reste à donner. Tu y as assez réfléchi.

Siegfried commence à bégayer des onomatopées avant de répondre.

- Mais enfin... tu ne peux pas me demander mon âme pour quelque chose qui ne t'a coûté ni trésor ni terres et qui n'a représenté pour toi qu'un effort d'une nuit !

Le diable prend négligemment appui sur l'un des murs de la forteresse.

- Ce qui fait la valeur d'un bien, ce n'est pas ce qu'il a coûté à celui qui le vend, mais c'est ce qu'il représente pour celui qui l'achète. Voilà ce qui détermine le prix qu'il est prêt à en donner. Alors, qu'en dis-tu ? Que représente pour toi cette jolie forteresse ? J'ai cru comprendre qu'elle représentait tant à tes yeux que tu étais prêt à faire appel à mes services pour en obtenir beaucoup moins. Me serais-je trompé ? Si c'est le cas, il est toujours temps de revenir en arrière.

Siegfried a bien un frisson et un moment d'hésitation. À ce prix-là, ce que le diable lui propose, c'est... impayable. Il se sent écrasé sous l'énormité du marché. Écrasé.. et effrayé aussi. Mais dire "non" et renoncer à ce château, au Bockfiels, à Mélusine... Il ferme les yeux. Impossible. C'est tout le dilemme qu'il n'arrête pas de retourner dans sa tête depuis des semaines, depuis des mois. Et il sait qu'il n'a pas le choix. Il n'y a pas d'autre solution. Il n'a pas d'alternative.

Même si sa voix est étranglée quand il le prononce, le mot finit par sortir.

- J'accepte.

- Je n'ai pas bien entendu. Répète ?

Siegfried cherche sa voix mais bégaie.

- Je... j'accepte.

Le diable secoue la tête en fermant les yeux.

- Tss tss tss, comte Siegfried. Mieux que ça. Je veux de l'enthousiasme. Après tout, je viens de te donner le château que tu voulais tant, n'est-ce pas ? Et n'est-il pas bien plus beau que dans tes rêves les plus fous ?.

Siegfried tousse alors pour s'éclaircir la voix.

- J'accepte.

Le diable quitte son appui sur le mur de la forteresse.

- Bien. J'aime mieux ça.

Il lui donne l'accolade.

- Tu sais quoi ? Tu m'es sympathique au fond, comte Siegfried. Je te donne donc trente ans. C'est une générosité que je n'ai pas avec tous mes clients, sois-en sûr.

Le diable lui tapote l'épaule.

- Tu es un privilégié, comte Siegfried. Mais quand ces trente ans auront passé, au jour anniversaire de notre contrat, je viendrai chercher ton âme. Sois là à l'heure.

Siegfried et le diable se serrent donc la main pour conclure le marché, mais Siegfried sent au creux de sa main une piqûre qui le fait sursauter.

- Aoutchaa, qu'est-ce que c'est que ça ?

Le diable a ce petit rire sardonique...

- Allons, comte Siegfried, tu ne croyais tout de même pas que tu allais t'en tirer avec une simple poignée de main ? Avec moi, on conclut un contrat en le signant avec son sang.

Siegfried écarquille les yeux.

- Avec son sang ?

Il baisse les yeux vers sa main piquée, et il voit le sang y couler. Il lève un regard interrogateur vers le diable.

- Avant que je m'en aille, tu vas aller peindre une pierre de ce château avec ton sang. Alors seulement notre marché sera conclu.

Comme Siegfried tarde à s'exécuter, le diable croit bon de le houspiller un peu.

- Allons, comte Siegfried, qu'est-ce que tu attends ? Si toi tu as tout ton temps, moi je suis très occupé. J'ai à faire. Donc je déteste qu'on me fasse perdre mon temps. Dépêche-toi.

Alors Siegfried s'avance vers le château, choisit une pierre pas trop en vue et la barbouille de son sang. Puis il s'écarte pour que le diable puisse la voir.

- Bien, comte Siegfried. À la bonne heure. Je prends donc congé de toi. Nous nous reverrons dans trente ans, n'oublie pas. D'ici là, porte-toi bien.

Et le diable se détourne, rejoint la chaussée, oblique derrière un arbre et disparaît dans un écran de fumée noire.

Puis Siegfried monte au sommet de la tour pour rejoindre Mélusine.

Mais à la vue de son regard sombre, elle s'inquiète. Elle l'a ces derniers temps souvent vu énervé, frustré, en colère, de plus en plus souvent même, mais jamais encore dans cet état. Y aurait-il un rapport avec cette conversation qui vient d'avoir lieu au pied du château tout neuf et qu'elle n'a fait que distinguer de loin sans très bien tout en voir, mais dont elle n'a rien entendu ?

- Qui était cet homme avec qui tu parlais en bas ? Je n'ai pas bien vu.

- Oh - un marchand ambulant.

- Et que te proposait-il donc ?

- Rien d'important.


Musique : We Have To Go (slowed and reverb) - Steve Jablonsky


Épisode 10 : Transformation


Crédit images : toutes les images publiées dans cette Creative Room sont mes créations personnelles assistées par IA sur Fotor.com, retouchées sur Microsoft Photos

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