

Quand le ballon s’ennuie sur la plage du Crotoy
Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Quand le ballon s’ennuie sur la plage du Crotoy
« Dans le Radiola », « quand la Chrysler s’envole », on écoute, non pas « André Verchuren », mais Alain Souchon.
Comme les chansons de Julien Clerc, celles de Souchon contiennent « les petits moments magiques de notre existence »… Et son nouvel album, « Ame fifties », nous embarque dans « l’Aronde Plein Ciel » ou « la Vedette Vendôme » jusque « sur la plage du Crotoy », et ses « cabines de plages ». « La Picardie est belle »… « La mer qui brille », c’est aussi « la jolie maison de Port-Bail, là-bas dans le Cotentin », « écoutez l’histoire entre Trouville et Dinard », « la plage de Malo Bray Dunes », ou « les pommiers, les mimosas au fond de la Baie de Somme".
Et dans ce panoramique « dans l’été parfait » qu’on dirait filmé par un drone, l’amour est une montgolfière. Il fait « monter au-dessus des villes, des campagnes, cœurs légers dans les nacelles, sous l’effet de nos baisers de propane » … Et il suffit d’une « vendeuse de glaces boulevard de la plage, sous sa bâche elle était belle », pour qu’il « chante un baiser ».
Mais ce qui est bouleversant dans ces chansons, c’est la sournoise « petite brise » qui finit toujours par se lever parce que « la vie passe avec son rouleau » et qu’« on avance, on avance ». « On s’aimait et puis on s’aime plus »… « Elle lui a dit « je m’ennuie », elle a quitté le domaine, triste western »… Et dans « Ame fifties » il y a même « un ballon qui s’ennuie sur la plage du Crotoy en face de St Valery ».
« Je n’ai que des regrets »… Homme simple, meurtri, antihéros, Souchon « voit s’en aller le pays de son enfance, les chevaux, le grand soleil, leurs sabots »… Finis les cavalcades, les rodéos, les chevauchées dans le sable… « Le boulevard de la mer est con. » Mélancolie de celui qui se sait profondément « bidon » ? On se croit « le fils du Buffalo Bill pour faire le cow-boy très beau… Country and western » mais tout ça « c’était menti » et « on va tous pareils moyen moyen, tapioca potage et salsifis. » Alors « on s’ramène les cheveux vers l’avant les lavant pour que tout soit un peu comme avant. »

