Gainsbourg "en Abyssinie pour prendre la relève..."
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Gainsbourg "en Abyssinie pour prendre la relève..."
Maintenant qu’il a livré son œuvre inachevée, comme celle de Rimbaud qu’il admirait tant, nous sommes condamnés à traquer les mots, les idées, les lettres et « l’orthographe » de Serge. « Laissez parler les p’tits papiers », « overseas telegraph »…
Dans l’une des dernières interviews accordée à Philippe Manœuvre, il évoquait précisément la silhouette de Rimbaud et un projet futur d’aller « en Abyssinie pour prendre la relève »…
Quel sphinx !
La relève de quoi ?
De l’aventure poétique interrompue ?
Du commerce et de ses associés ? Armes : « viva Villa » ? Gitanes : « Dieu fumeur de Gitanes » ? Café et jolis bracelets : « c’est quand même fou l’effet, l’effet que ça fait » ?
Ou du camarade génial que la maladie a amputé de ses semelles de vent ?
Depuis ce « gloomy Sunday », Gainsbourg n’en finit jamais de brûler « ses petits papiers », d’être un peu, comme le disent ces lignes du poème « Déluge », « la sorcière qui allume sa braise dans le pot de fer » et qui « ne voudra jamais raconter ce qu’elle sait et que nous ignorons »…
Tout le mystère Rimbaud est là, et tout le génie Gainsbourg aussi. « O, fécondité de l’esprit et immensité de l’univers ! »