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Adieu mon bougon !

Adieu mon bougon !

Publié le 14 juil. 2025 Mis à jour le 14 juil. 2025 Musique
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Adieu mon bougon !

Il y a maintenant bientôt trente ans, ma belle-sœur nous présenta Jean-Paul. Ils se marièrent quelques années plus tard. Quand Jean-Paul prit sa retraire, ils s’installèrent à côté de Bénodet, dans le Finistère. Jean-Paul était un amoureux inconditionnel de la Bretagne et de l’océan, où il avait navigué avec son bateau.

Petit à petit, nous nous apprivoisâmes mutuellement. Nos discussions passaient de la musique à la politique, à l’histoire, à la littérature, à la navigation. Sa grande culture littéraire faisait qu’il était passionnant à écouter.

Il avait une admiration sans bornes pour son épouse. Il me disait souvent combien il était impressionné par la capacité de sa belle-famille à faire la fête, à passer de longues soirées dans la ferme de notre belle-mère autour d’une paella, d’un barbecue ou d’une dinde de Noël, selon la saison.

Il nous envoyait régulièrement des messages dans lesquels il partageait des photos qu’il avait prises, des articles de Libération ou de Médiapart, ou encore des poèmes. J’appréciais ses coups de gueule vis-à-vis de la situation politique, qu’elle soit nationale ou internationale.



Lorsque je lui envoyais mes petites chroniques musico-sentimentales, il ne manquait jamais de me répondre. Même si le rock’n roll n’était pas sa musique préférée, il prenait le temps de lire et d’écouter ce que je lui envoyais. En 2016, quand sa prostate lui causa quelques soucis, je postai sur mon blog un petit texte plein de jazz, cette musique qu’il appréciait par-dessus tout. C’était ma manière de dire que je pensais à lui et que je souhaitais qu’il s’en remette au plus vite. Vous trouverez le texte en Annexe.


La nuit dernière, son sommeil est devenu éternel. Il est parti sans bruit…


Alors, une petite chanson, pour dire combien il va me manquer : j’ai choisi « Sinnerman », un negro spiritual classique repris et immortalisé par l’immense Nina Simone.

D’inspiration biblique, cette chanson parle d’un pécheur poursuivi par la colère divine. Il demande à Dieu de le protéger, mais celui-ci lui répond d’aller au diable. Comme Jean-Paul ne croyait ni en Dieu ni en Lucifer, c’est mon petit clin d’œil, bien humide pour le coup…

https://www.youtube.com/watch?v=r57J0jPyZRs&list=RDr57J0jPyZRs&start_radio=1


Adieu mon bougon préféré !

Sérézin, 14 juillet 2025







ANNEXE :

Suntan - Michel Camilo - Un piano pour la vie

On est en juillet 1988.

Ce soir, avec Carole, on va à la dernière soirée du festival "Jazz à Vienne".

"Jazz à Vienne", depuis plus de 30 ans, est un des plus grands festivals du genre. Joué dans un théâtre antique d'environ 12000 places.

C'est un cadre magnifique. Je me souviens par exemple d'un concert de Pat Metheny avec le soleil couchant en arrière-plan : quel régal !





Ce soir, on y va pour Dizzy Gillespie, roi du be-bop. Ça va être beau !!!

La soirée commence à 8h30. Pas 8h29 ni 8h31. 8h30. C'est une des spécificités de ce spectacle. En effet JP Boutellier, le directeur du festival, a toujours exigé des musiciens que la soirée commence à l'heure pile. Et il y est arrivé !

Le premier groupe qui joue s'appelle "Le roi lézard". Ce sont des jeunes de la région qui ont gagné le concours qui leur donne le droit d'ouvrir la soirée. De la musique brésilienne jouée avec énormément de talent qui a vite fait de chauffer le public.

Arrive alors Michel Camilo, pianiste dominicain, accompagné d'un batteur et d'un bassiste. Configuration minimale. On n'en avait jamais entendu parler. Il faut dire qu'il avait 34 ans à l'époque. À titre de comparaison, Dizzy G en avait 71 au même moment…

Ça n'a pas trainé : en moins de 5 minutes, il nous a tous pris par la main pour nous emmener au-delà des étoiles. Avec Carole, on a assisté à beaucoup de soirées à Vienne. Le concert de Michel Camilo fut un moment exceptionnel qui reste gravé dans ma mémoire, avec standing ovation à la fin, ce qui n'est pas monnaie courante pour le public de "Jazz à Vienne", surtout pour une première partie. Je me souviens surtout de "Suntan" qui est un morceau magique de sensibilité, de douceur et d'énergie.

Ce fut une des musiques de notre mariage.

Fermez les yeux et offrez-vous 12 minutes de bonheur. Oubliez tout le reste : c'est facile en écoutant ça :

https://www.youtube.com/watch?v=Ln6R3Neb9iI

Ces quelques lignes sont pour mon beau-frère Jean-Paul, mon bougon préféré, amateur de beau jazz et de beau piano. Jean-Paul commence sa bagarre avec une sale maladie, mais il va gagner. Surtout s'il sait que parmi les lecteurs de ce petit blabla, il y a plein de jolies femmes qui vont avoir une pensée pour lui. Françoise son épouse (sœur de Carole : un autre météore) ne m'en voudra pas j'en suis sûr.


Sérézin, 17 juin 2016






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