Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Du confinement au parfum exotique avec Baudelaire

Du confinement au parfum exotique avec Baudelaire

Publié le 29 mars 2020 Mis à jour le 30 sept. 2020 Voyage
time 2 min
1
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 474 lectures
1
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Du confinement au parfum exotique avec Baudelaire

Rappelez-vous ce vers de Baudelaire, « Et l’espérance comme une chauve-souris s’en va battant les murs de son aile timide en se cognant la tête à des plafonds pourris ». Tout au début de la crise, la chauve-souris a été prise comme bouc émissaire, responsable des émissions du virus, ce terrible « Ennemi », qui sévit actuellement sur notre pauvre navire au-dessus duquel « le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle ».

L’univers est souvent sombre chez ce « prince des nuées », « Roi d’un pays pluvieux » qu’est Baudelaire Mais, à sa façon, en cette période de confinement, il nous montre l’exemple. La « chambre » dans laquelle il se réfugie peut être aussi bien « chambre à spleen » que « chambre à air ». Elle est de toute manière, comme le montre l’un de ses « Poèmes en prose », « double », parce que transfigurée. À la fois menacée par les spectres, et les « Angoisses despotiques », ce « peuple muet d’infâmes araignées vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux » et sublimée par les splendeurs de la Beauté et les lueurs des « Phares ».

Baudelaire a toujours été ainsi, dès son adolescence, un poète du confinement. Envoyé à dix-huit ans vers les Indes sur un cargo, ce voyageur immobile se planquait dans la soute pour laisser fleurir les fruits de son imagination. Pendant que les « hommes d’équipage » s’agitaient sur le pont du navire « glissant sur les gouffres amers », lui, dans l’indolence, contemplait le ciel. Ainsi, dans le poème qu’il a tiré de cette expérience, la « chauve-souris » se métamorphose en « albatros » aux « grandes ailes blanches ».

Il se peut bien qu’il ait ainsi voulu représenter la double aspiration qu’il y a dans l’homme, l’ange et la bête, le pire et le meilleur. Mais aussi cette double capacité à mettre à son navire, soit un « plafond pourri », soit « Ordre et beauté, luxe, calme et volupté », « musique comme une mer » et « parfum d’huile de coco, de musc et de benjouin ».

 Et au bout du voyage, lorsque ce fichu « plafond pourri » aura volé en éclats, il faudra bien espérer pour l’homme d’équipage qui ne connaît encore que les « brûle-gueule », qu’il accoste avec le poète dans une « ile paresseuse où la nature donne des arbres singuliers et des fruits savoureux ». La planète et les tableaux parisiens s’en porteront mieux.

 

lecture 474 lectures
thumb 0 commentaire
1
réaction

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Voyage
Jour 9
Jour 9

Les racines c’est pour les plantes. Les hommes ont des pieds : Voyagez !

Franck Labat
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey