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Du côté de chez Murphy

Du côté de chez Murphy

Publié le 14 avr. 2023 Mis à jour le 7 mars 2024 Historique
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Du côté de chez Murphy

N’aimant pas regarder en arrière Eugène traitait les souvenirs comme des cauchemars : en les chassant vers les limbes de son esprit.
Mais dernièrement le passé revenait de leur tréfonds.

Comme ce quartier

celui de la Goutte d’Or
Le quartier de sa petite enfance
(quittés l’un et l’autre pour la maison de Boulogne-Billancourt).

Sa mémoire lui peignait
une fenêtre par laquelle il apercevait le sacré-coeur,
une chambre dans un immeuble coincé entre la porte de Clignancourt et le boulevard de la Chapelle, voisins des plaisirs de Montmartre et Pigalle.
Les garnements de l’époque aimaient bien courir sous le viaduc de la ligne 2 : pris dans son souffle bruyant tous de s’imaginer déboucher à toute allure tel un métro.
Eugène était trop jeune pour pouvoir les rejoindre mais il y avait ce mioche qui habitait le bâtiment d’à côté au deuxième étage. À chaque fois qu’il le croisait ils se regardaient avec cette crainte d’être rabroué mêlée au désir de jouer avec l’autre.
Que de concours de billes sur le trottoir, de combats d’épées entre deux escaliers, que de traversées à vélo dans l’ancien quartier des cheminots - ils auraient pu expérimenter ensemble.

Seulement la nuit du 21 au 22 avril les avait court-circuités faisant de l’expression « c’est juste un cauchemar » un paradoxe.


Brutalement tiré du plus profond de leur sommeil par ce son aigu, lancinant, qui leur serre chaque fois un peu plus les entrailles, tout le monde se précipite sous terre.

On se bouscule - c’est encore pire dans le silence.
Puis le sifflement d’une première bombe
« Minuit l’heure du crime »
Ils attendent …         Une explosion       une autre       pas loin celle-ci !
Les murs tremblent               Les lumières suivent.

Ce n’est pas encore pour cette fois.

Un bref répit             puis une deuxième série de déflagrations
Sous les poussières de leurs frappes

 

Leur groupe ressortira des décombres deux heures plus tard.
L’immeuble mitoyen n’est plus là. Le môme avait son âge, croyait-il.
Et comment s’appelait-il déjà ?

À un édifice près …

Ce vendredi 1944 Eugène décide accidentellement de choisir l’instant à vivre.

 

Bombardements et ruines

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo de couverture et illustration : Chantal Perrin Verdier

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