Oublie que t’as aucune chance
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Oublie que t’as aucune chance
Renaud, Viens chez moi j’habite chez une copine (Renaud Séchan), Polydor, 1980
Le morceau est ici.
Sur un malentendu ça peut marcher
Sur la face A de ce 45 tours, on trouve le morceau-titre du film de Patrice Leconte avec le duo Michel Blanc – Bernard Giraudeau. Le chanteur parle ici pour le personnage joué par Michel Blanc :
« J’ai le cœur comme une éponge
Spéciale pour filles en pleurs
Heureusement parce que ma tronche
C’est pas vraiment une fleur »
Et on peut dire que les paroles collent tout à fait au personnage : squatteur, loser, arnaqueur à la petite semaine, attachiant au possible, qui sème le désordre sur son passage mais à qui il est difficile d’en vouloir. Quatre ans plus tard, Michel Blanc, pour son premier passage derrière la caméra, se coulera à nouveau dans ce moule, ce sera Marche à l’ombre, toujours une chanson de Renaud mais autre partenaire : Gérard Lanvin.
Dans le même registre, il incarnait déjà Jean-Claude Dusse (Les Bronzés et Les Bronzés font du ski).
L’aurore
En face B, P’tit dej blues, c’est un autre morceau qu’on entend également dans le film, et qui est longtemps resté une rareté dans la discographie du chanteur, jusqu’à une édition CD des introuvables (enfin, ça c'était avant, parce qu'en un clic, tu peux l'avoir ici).
La chanson raconte une histoire de réveil matinal : il se lève avant elle et lui prépare son petit dej avant de partir au travail. Là encore, les paroles collent tout à fait à l’histoire, sauf que cette fois, c’est le point de vue de l’autre personnage qui est adopté :
« Ben voilà la galère, j’enfile ma camionnette
Je vais bouffer de la poussière, j’en ai déjà plein les guêtres »
La scène rappelle une autre chanson de Renaud : La Pêche à la ligne, sur l’album Mistral Gagnant :
« C’est à peine l’aurore et je tombe du plume
Mon amour dort encore du sommeil de l’enclume
Je la laisse à ses rêves où je ne suis sûrement pas
Marlon Brando l’enlève, qu’est-ce que je foutrais là »
Que ce soit pour le boulot ou pour aller pêcher, l’homme ne semble ici penser qu’à se barrer du domicile (et du lit) conjugal. On se croirait dans une des sombres maximes misogynes de Jacques Brel, une philosophie héritée du temps des chasseurs-cueilleurs. Le lac et la rivière…
C’est reparti pour un tour
Et puis il y a aussi cette ressemblance entre P’tit dej blues :
« Ben voilà la galère, c’est reparti pour un tour
Carrément comme hier, je suis déjà à la bourre »
"Ben voilà la galère marner pendant huit plombes
J'irai me jeter une bière tout à l'heure à La Rotode"
et Chacun sa route de Tonton David :
« Levé à 7 heures du mat, t’es déjà en retard
Ton patron va encore te brasser »
Voilà pour le petit peuple...
Internationale
Mais on va quand même pas se laisser abattre, debout les travailleurs, haut les cœurs :
« Debout les damnés de la terre
Debout les forçats de la faim »
Et puis tu sais quoi ? C’était la 100ème bizarrerie...