Des aiguilles et des pins
Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.
Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis!
Accedi
Des aiguilles et des pins
Helena Lemkovitch, La Nuit n’en finit plus (Nitzche/Bono/Plante), Vogue, 1982, WEA, 1988.
Helena Lemkovitch ne compte pas pour des prunes
Comme la célèbre interprète du Banana split, Helena Lemkovitch est belge, mais d’adoption seulement. Elle est d’origine polonaise, ce que nous laissait deviner son nom de famille.
Elle aussi s’est spécialisée dans une pop un peu déjanté, ou un punk bien léché selon le point de vue, dans le sillage de Lio, s’inscrivant dans une tradition éphémère et acidulée qui va de Yianna Katsoulos à Elli Medeiros, en passant par Mino, Buzy ou Muriel Moreno de Niagara.
De plus, même si ce n’est qu’une coïncidence, elle porte le même prénom que la petite sœur de Lio, Héléna Noguerra.
Au début des années 80, elle a fait partie du groupe Lou et les Hollywood Bananas, c’est d’ailleurs Lou Deprijk lui-même qui a produit son premier album solo en 1981 : Pop Corn.
Ni U2, ni Zarathoustra
La Nuit n’en finit plus est une la version française de Needles and Pines, composé par Jack Nitzche (rien avoir avec le philosophe hormis l’homonymie) compositeur culte de bandes originales, arrangeur de Phil Spector, pianiste avec les Stones ou Neil Young, et Bono (Sonny Bono, du duo Sonny and Cher, pas l’illustre interprète de One ou New Year’s Day.
Cette chanson a été popularisée par The Searchers (numéro 1 en Angleterre), reprise par les Ramones, Tom Petty, et en français par Petula Clark, avec des paroles de Jacques Plante, auteur prolifique des années yéyé, qui a signé pas mal de chansons pour Sheila. Elle a donc connu bien des métamorphoses et a su résister à toutes les torsions et distorsions, signe de reins solides.
Helena Lemkovitch a elle-même proposé deux versions de La Nuit n’en finit plus, la première en 1982, plus rapide, plus pêchue, la seconde en 1988, accompagnée du Pop-Corn Ensemble, plus proche de la variété.
Des reprises comme s’il en pleuvait
Helena Lemkovitch s’est montrée très efficace dans les reprises de reprises, comme une chanteuse de troisième main en quelque sorte, ou de troisième voix, ce qui n’enlève rien ni à son pep’s, ni à son talent, bien au contraire. Outre La Nuit n’en finit plus, elle a interprété Tu veux ou tu veux pas, une chanson de Wilson Simonal (chanteur brésilien), Nem vem que nâo tem, connue chez nous pour la version de Brigitte Bardot.
Elle a également chanté Les Filles nous on veut du fun, réécriture de Cindy Lauper en 1984.
Tout au long de sa carrière, pendant une dizaine d’années, elle a imposé un répertoire cohérent et paradoxalement très personnel, appliquant une patte pleine de fraîcheur et de fougue à des chansons qui n’étaient pas de son cru au départ et n’avaient pas été faites pour elle. Enfiler les vêtements d’une autre n’est pas un exercice aisé, et beaucoup d’autres s’y sont cassé les dents. Helena Lemkovitch, elle, n’a jamais rien perdu de son mordant.
ici la version originale de Jackie De Shannon, là la reprise de Petula Clark.
Ici la version calme d'Helena Lemkovitch, là la version plus péchue.