La p’tite Bill de Souchon et son Jimmy…
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La p’tite Bill de Souchon et son Jimmy…
Jimmy ne va pas bien.
Il se sent « tout avachi », il « traine en babouches avec son chewing-gum dans la bouche ». Du haut « de ses cerfs-volants riants », il ne peut plus quitter le « ras des pâquerettes ». Il est « tombé des plateaux de sono », s’est « vissé à quelque chose de lourd ». Avant, quand il était « le fils de Buffalo Bill », avec sa « guitare derrière dans le dos », et ses airs de « gringo pistolero », il se croyait héros et « casque en couleurs »…
Mais aujourd’hui que l’estomac et le reste « ne tiennent pas la rime », il a muté en « petit caporal de centre commercial, moche en moustaches, en laides sandales et il promène sa vie en Seine et Oise ». Remisés son « rêve de cornemuse » et ses « soixante kilos d’échevelé poète, tout livide au milieu des tempêtes ». Désormais, il « a débordé d’son jean », changé son avatar. Maintenant « la groupie fait de la bonne cuisine ». « Sa p’tite Bill », sa « vendeuse de glaces sous la bâche », « sa belle danseuse rêveuse », elle aussi a changé…
Mais elle garde au fond de sa mémoire ses rêves d’héroïsme, et la photo de son Jim prise un soir « dans le parc au point du jour ». Silhouette 1830, « œil profond d’hidalgo tango, ces joues creusées de guérillero »… Ils avaient la vie devant eux, il lui causait de Molène en mer d’Iroise, des grands voiliers et du bagad de Lann-Bihoué. Mais aujourd’hui, ils sont tous les deux comme des « espadons dans une baignoire » et, quand il est trop triste, « le boulevard de la mer est con ». Les 24 heures, le coureur, le casque en couleurs, tout ça, c’était bidon, c’était menti. Et de sa Chrysler ne reste qu’une « vieille Simca rouillée » et « la vie avec son rouleau…