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Souchon et les chansons d’amour : le train des saisons d’Arcimboldo

Souchon et les chansons d’amour : le train des saisons d’Arcimboldo

Publié le 19 août 2020 Mis à jour le 19 août 2020 Musique
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Souchon et les chansons d’amour : le train des saisons d’Arcimboldo

« C'était l'amour et c'était l'automne, dans le grand parc où frissonne parlant de nous, de nos baisers en allés en marchant dans les allées disant de l'amour pour quelle raison ce n'est jamais la saison. »

          L’amour est éphémère. On le ressent tous « Tout ce gaspi de nos cœurs qui battent ». 21 mars… 21 juin… Fin septembre… Le temps passe, les couleurs ternissent, les pétales se fanent, la beauté d’Ava Gardner et « le bleu de nos baisers du début, les caresses rouges fragiles »... L’amour n’échappe pas « à la machine » car « la vie c’est détergent » et « ça nettoie les gens »...

Comme dans les tableaux du peintre Arcimboldo, au fil des saisons que chante Souchon, les personnages sont d’autant plus soumis à cette « eau de Javel » qu’ils ont la chair « légumière » ou « fruitière » et finissent, après épanouissement et récolte, par se décolorer. « C’était l’amour et c’était le printemps, lilas mauve et lilas blanc ».

Difficile de « retrouver le rose initial, la blancheur qu’on croyait éternelle ». L’amour fait bouillir toutes ces couleurs et le peintre refait sa toile. À la façon d’un tambour de machine, il remue la peau. C’est le grand vent qui se lève, fait dresser le poil ou les pinceaux, sème le frisson, la tiédeur ou la tempête, inonde les visages d’une essence de fleur rare.

Puis, plus rien. « Le soleil de la vie les tabasse »... Et les grands tournesols éclatants, les lys délicats qui rayonnaient dans les yeux et poussaient dans le ventre s’écroulent tout d’un coup. « J’ai perdu tout ce que j’aimais ». Le soleil a roulé, l’été tourne le dos, les blés ont séché, la pelouse a grillé et le rossignol a quitté « le parc au point du jour ».

Celui qui aimait une « fille électrique, s’est pris des sacrées châtaignes »… « Il regarde la campagne, le wagon lentement s’éloigne » et ce wagon, c’est le printemps, « la mer qui brille dans l’été parfait ». Il ne voit plus qu’une petite ampoule qui va s’éteindre, et « il se retrouve couché par terre à vouloir mettre la main sur les filles conducteurs. »

Courage Alain. Comme dit la blague soviétique : « Camarade, tu vois la lumière au bout du tunnel. Un autre train arrive en face. »

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