Théâtre et intelligence artificielle
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Théâtre et intelligence artificielle
Voici un petit échange entre comédiens illustrant la thématique de la pièce « Robeaux et Robelles » (Morvenn Editions) qui devait être représentée au lycée cette semaine et qui a dû être annulée du fait des mesures sanitaires : la pièce traitait de la relation à l’intelligence artificielle dans le monde de l’entreprise. Dans ce court extrait, deux personnages s’affrontent, un humain et son avatar.
Robelle / Robeau : Je suis le masque que tu portes, mais moi, je n’ai pas besoin de masque. Je n’envoie pas tes postillons et mes gestes n’ont pas de barrière. Je n’ai pas tes défauts, tes failles, tes distractions. Pas de trous de mémoire, pas de coups de fatigue ni de coups de gueule. Je suis une force de travail bien briefée, formatée, toujours au top et je suis « soft power ». Je suis ton homme augmenté.
Humain : Tu n’es rien. Tu n’es pas un comédien. Tu n’es qu’un masque. Tu n’as pas de souffle, pas de voix. Pas de démangeaisons derrière tes puces en silicone. Tu ne peux pas trembler. Tu ne sais rien du théâtre. Tu ne captes ni l’odeur, ni la tiédeur des salles. Le théâtre ne te descend pas dans le ventre. Tu ne donnes rien au personnage que tu joues, ni l’émotion, ni la moiteur, ni les tripes. Moi, je suis le produit de l’épaisseur du temps. Toi, tu n’agis qu’en fonction des mises à jour.