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BLACK DOG – Led Zeppelin - La revanche

BLACK DOG – Led Zeppelin - La revanche

Publié le 23 juin 2020 Mis à jour le 23 juin 2020 Musique
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BLACK DOG – Led Zeppelin - La revanche

Le groupe Led Zeppelin s'est formé fin 1969. Jimmy Page (guitare), Robert Plant (voix), John Paul Jones (basse, claviers) et John Bonham (batterie) se sont retrouvés un soir pour voir ce que pouvait donner une association de ces quatre personnages. Après avoir joué "Train kept a rollin'", ils ont compris que la mayonnaise allait prendre.

Un premier album frappé au coin du blues et montrant les capacités hors norme de ce quatuor sortit début 1969. "Dazed and confused" et son archet de feu, "How many more times" ou "Communication breakdown"  changeaient la face du rock et le bardaient de métal.

Un deuxième album, écrit sur la route, enfonçait le clou avec des monuments comme "Heartbreaker" et bien sûr "Whole Lotta love". Le heavy metal, inventé par Paul Mc Cartney en 1968 (eh oui : écoutez "Helter Skelter"), était mis sur orbite par un dirigeable de plomb.

Le troisième album de Led Zeppelin est pour moi une réussite quasi absolue. C'est le retour au calme d'un groupe qui avait tourné aux limites du raisonnable (des rythmes du genre 25 dates par mois…). Une face de l'album est acoustique. Ce sera l'ossature des fameux "acoustic set" lors de leurs concerts futurs.

L'accueil du public fut à la hauteur (six millions d'albums vendus à sa sortie). Cependant, certaines critiques (Rolling Stone, Melody Maker) furent mitigées, reprochant une couleur trop folk, voire country. Ceci eut le don d'énerver Jimmy Page et ses copilotes.

Pour l'album suivant, il fallait frapper fort, montrer qui commande. Les Zeppelin se sont bagarrés avec leur maison de disques pour que, sur cet album, le nom du groupe n'apparaisse pas sur la pochette et que l'album n'ait aucun titre : ne juger que sur la musique. Ils eurent gain de cause. Musicalement, il fallait donc être à la hauteur, ne pas faire de quartier. La réussite fut au rendez-vous…

Après que le diamant de la platine a plongé dans le sillon, on entend tout d'abord un gargouillis de guitare et on se demande si on n'a pas acheté un disque daubé… Et puis Robert Plant pousse le cri de guerre qui fit changer la planète rock d'écliptique :

"Hey, hey mama, said the way you move, gonna make you sweat, gonna make you groove "

Jimmy Page enchaine immédiatement avec un son de guitare forgé par les marteaux des dieux - inoubliable – soutenu par la batterie dévastatrice et à contre temps de John Bonham. Le reste du morceau fait partie de la légende du rock'n roll.

Ce morceau n'a pas de structure habituelle couplet/refrain. Quand Plant chante, c'est a capella afin que l'on prenne sa voix de plein fouet.

Quant aux paroles, on ne tape pas dans la philosophie… Pas grave, ce n'est pas une chanson sur laquelle on braille, c'est un cri, une traînée de feu, une ode à la sensualité féminine décriée sur le mode gros lourd :

"I don't know, but I've been told
A big-leg woman ain't got no soul"

Ce qui pourrait se traduire par : 

"Je n'en sais rien, mais on m'a dit que les femmes aux grosses jambes n'ont pas d'âme"

Le message est clair et s'adresse à ceux qui leur reprochaient une certaine mollesse lors de l'album précédent : "Vous voyez, nous sommes les maîtres du hard rock et on va vous le prouver".

"Black dog" ouvre un des albums les plus importants de l'histoire du rock. Comme après "Sergent Pepper's" des Beatles, "Dark side of the moon" de Pink Floyd, ou "The rise and fall of Ziggy Stardust…" de Bowie, plus rien ne sera jamais comme avant dans cette galaxie musicale.

Cette chanson fait partie de celles les plus jouées lors de leurs concerts. Ceci dit, la version la plus réussie pour moi est la version originale en studio :

https://www.youtube.com/watch?v=SiPl3rQZ6f0

Je garde bien sûr au fond de ma mémoire et au fond de mon cœur ce soir de juin 1993 où nous étions allés voir Jimmy Page et Robert Plant en tournée. Lorsqu'ils ont attaqué "Black dog", il s'est passé quelque chose dans la foule et sur la scène. Je revois encore les violonistes de l'orchestre du conservatoire (chemisier blanc, jupe plissée bleu marine) qui étaient venues faire les cordes sur "Since I've been loving you" quelques minutes avant et qui se déchainaient,  faisant virevolter leurs archets au-dessus de leur tête. Quand Robert Plant est parti d'un fou-rire au milieu d'une de ses braillantes, J'ai compris qu'ils étaient heureux de jouer cette chanson, même si c'était la cinq millième fois.

Cette chronique, je la dédie à trois Yves :

- Mon frère, qui m'initia au rock'n roll

- Zouz, pour toutes les fois où on a chanté ensemble, accompagnés par sa guitare

Cheux, avec qui j'ai écouté ce morceau quelques milliers de fois, dans sa voiture, à Annolieu, à Zurich, etc. et qui s'est transformé en ange il y a maintenant quatorze ans

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