Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
AC/DC - Ode à la grasse

AC/DC - Ode à la grasse

Publié le 3 juil. 2020 Mis à jour le 3 juil. 2020 Musique
time 5 min
2
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 268 lectures
4
réactions

Sur Panodyssey, tu peux lire 10 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 9 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

AC/DC - Ode à la grasse

L'Ecole des Travaux Publics d'Etat – plus connue sous le nom de TPE - est située à Vaulx en Velin. Sa plus intéressante particularité était que les boums qui y étaient organisées duraient toute la nuit : on n'y allait pas pour rien…

 

Un soir du début des années 80, on s'y retrouve avec quelques copains après avoir probablement trainé dans quelques bouges au préalable. Je me rappelle qu'il y avait mon copain Philippe, avec qui j'ai partagé un certain nombre de ces soirées pendant notre vie d'étudiant. Un garçon au cœur d'or, plein d'humour et grand amateur de rock'n roll.

 

Avec Philippe, on avait trouvé un jeu super rigolo lors de ce type de soirée. Comme on consommait tous deux de la bière à des débits proches et que nos morphologies étaient relativement semblables, nous nous retrouvions dans les toilettes du lieu à intervalle régulier. Je ne me rappelle plus qui de nous deux en eut l'idée, mais on trouva super rigolo de partager une cuvette et de procéder à la vidange des ballasts en reculant tous deux à la même vitesse. Le premier qui pissait à côté avait perdu…

Je m'imagine d'ici l'air outré de certains lecteurs/lectrices de ce texte qui pensent : "Ah ben bravo ! C'est sympa pour ceux qui feront le ménage !" Je précise que nous étions généralement encore là à la fin de la soirée, quand la sono s'éteint et que les lumières s'allument. Afin de reprendre nos esprits et laisser s'évaporer les effluves houblonesques dans le but de retrouver plus facilement le chemin de la cité universitaire, on donnait souvent un coup de main pour nettoyer les lieux. On s'est donc souvent retrouvé à passer la serpillère dans les toilettes, réparant ainsi notre méfait.

 

Donc ce soir-là à TPE, aux alentours de 4h du matin, on commençait à ressentir la fatigue lorsque le DJ nous envoya "Whole lotta Rosie" d'AC/DC, le groupe préféré de Philipe. En moins de 5 secondes on était debout à secouer nos crinières et à envoyer tout ce qu'on pouvait de riffs sur nos air guitares.

 

AC/DC est né en 1974 en Australie. Depuis quelques années le rock explore plein de nouveaux horizons. Le hard rock est né de la guitare de Paul Mc Cartney (eh oui : Helter Skelter), puis s'envole à la fin des années 60 étoffé par Aerosmith, Iron Butterfly, puis Led Zeppelin, etc. Ce genre évolue ensuite et on voit apparaître des groupes très talentueux déverser des flots de riffs, décibels et solos. On peut penser – entre autres - à Judas Priest, Iron Maiden, Scorpions, …  Il y a autour de ces groupes toute une iconographie peuplée de monstres, de symboles religieux ou sataniques, beaucoup de cuir et de métal.

AC/DC se détache de cette mouvance en restant beaucoup plus proche des racines du rock'n roll. Ce groupe est composé de 5 musiciens dont le chanteur, Bon Scott, et deux guitares : les frères Angus et Malcolm Young, avec Malcolm à la rythmique et Angus comme "lead guitar".

Angus est l'archétype du guitar hero dont l'énergie sur scène approche le mégawattheure et qui joue complètement dans le registre Peterpanien en arrivant sur scène en uniforme d'écolier (short, cravate, casquette, cartable dans le dos). Question guitare, c'est Gibson SG, rouge ou noire, reconnaissable à ses deux cornes (Belzébuth n'est finalement pas loin !).

Angus a récupéré le "Duckwalk" de Chuck Berry, sauf qu'il l'a évidemment accéléré. Un peu comme si on faisait le plein d'une Buick 1952 avec un mélange à 50% de nitrométhane…

Comme Led Zeppelin, leur musique vient de là, elle vient du blues. Mais les australiens se sont bien gardés de tenter d'imiter leurs aînés : ils avaient suffisamment de fougue. Cependant, si l'on compare les titres de certaines chansons, il y a comme un hommage :

LED ZEPPELIN

AC/DC

You schook me

You schook me all night long

Stairway to Heaven

Highway to Hell

Whole lotta love

Whole lotta Rosie

Et pour couronner le tout, Bon Scott et John Bonham (batteur du Zeppelin) sont morts la même année, tous deux étouffés par leur dégueulis pendant un coma éthylique (mes excuses à ceux/celles qui lisent ces lignes pendant leur petit déjeuner…).

 

"Whole Lotta Rosie" ferme l'album "Let there be rock", sorti en 1977. Le succès planétaire arrivera deux ans plus tard, avec la sortie de l'album "Higway to Hell" et son tube éponyme.

On commence avec un riff de sept notes arrivé tout droit de Clarksdale et gonflé à la testostérone. Répété cinq fois. Puis Bon Scott commence à nous parler de sa copine. Pas la plus belle du monde selon lui et pas vraiment du genre modèle réduit… Il nous donne ses mensurations. Apparemment de quoi s'occuper.

Et puis on allume les boosters : Scott arrête de parler pour brailler, les guitares s'emballent et c'est parti ! C'est du rock'n roll qui sent le fauve et qui dépense sans compter. Pas besoin de fioriture à la batterie ni de ligne de basse sophistiquée. Bon Scott court après Angus Young pour le plus grand ravissement de nos oreilles. Les deux frères à la six cordes profitent d'un break pour dialoguer, juste avant un solo des plus angussiens, et la machine repart de plus belle… On a l'impression qu'Angus ne va plus s'arrêter.

La version studio, c'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=H2Gwr-VrNFM

Bien entendu, WLR est vite devenu un standard des grand'messes ACDCiennes. Un rituel s'est vite instauré au cours duquel le public invoque son Dieu ("ANGUS !!!") entre les riffs introductifs. J'aime beaucoup cet extrait de concert de 1979 : la rythmique est au service minimum, Bon Scott n'arrive pas à suivre et c'est Angus qui fait le show, même quand il doit changer de SG et qu'il a des soucis d'agrafage de sa sangle. 

https://www.youtube.com/watch?v=eMPjs55hNzQ

Pas besoin d'effets de scène sophistiqués ni de jeux de lumière pléthoriques quand on a du talent et de l'énergie…

Allez, un petit dernier pour la route, au concert de Donington de 1991. Près de 15 ans après la sortie du morceau, Bon Scott a été remplacé par Brian Johnson, mais l'énergie est toujours là. Et quelle énergie !!!

Mettez-vous ça à fond dans les oreilles et secouez la tête d'arrière en avant, histoire – pour quelques minutes - de laisser loin en dessous de vous la vermine ambiante.

https://www.youtube.com/watch?v=eEf_UZVMat4

 

Et le rock fut !

PS : Vous vous doutez bien que je dédie ces lignes à Philippe.

lecture 268 lectures
thumb 0 commentaire
4
réactions

Commentaire (0)

Tu aimes les publications Panodyssey ?
Soutiens leurs auteurs indépendants !

Prolonger le voyage dans l'univers Musique
Requiem
Requiem

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie.Parmi les textes chantés...

Bernard Ducosson
1 min
Chorégies
Chorégies

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, votre sourire, ma joie. En deux mots "des formation...

Bernard Ducosson
1 min
Au secours
Au secours

Au secours je souffreJe suis au bord du gouffreJe sais très bien que j'ai le choixJ'ai bien voulu &...

Rovin-K
1 min
J'suis pas d'ici
J'suis pas d'ici

Qu’est-ce que j’fais là Qu’est-ce que j’bricole Qu’est-ce que j’y p...

Raphaëlle Vaillant
3 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur

promo

Télécharge l'application mobile Panodyssey