Ratcity in blue – Good rats
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Ratcity in blue – Good rats
Ma Maman a eu 12 frères et sœurs.
Son frère ainé a eu 12 enfants.
Sa sœur ainée a eu 8 enfants
Etc.
En première approximation, ça me fait une bonne cinquantaine de cousins germains. Ajoutez à cela le fait que, comme l'ainé et le benjamin avaient 32 ans d'écart, j'ai pas mal de mes petits cousins qui sont de ma tranche d'âge. Ma cousine préférée en fait partie.
On s'était croisés plusieurs fois au cours de mariages (de cousins/cousines, évidemment) ou de traditionnelles réunions de famille. Étant aussi timides l'un que l'autre, nous échangions des banalités, jusqu'au jour (on devait avoir 16 ou 17 ans) où nous prîmes un peu plus de temps pour discuter. Au cours des vacances de Noël 77-78, elle me proposa de venir passer quelques jours dans leur superbe appartement au bord de la Saône, face à la colline de Fourvière. Ce séjour fut très agréable, en compagnie de sa mère, qui avait toujours un mot aimable, son père assez réservé, son excellent grand frère et ses deux petites sœurs. On s'est pas mal baladés dans Lyon que je ne connaissais pas. Ce fut ma première visite de ce qui était pour moi jeune plouc le temple de la musique à l'époque : la FNAC. J'y achetai "Harvest" de Neil Young.
Pendant le reste de l'année scolaire, on s'écrivait régulièrement. Étant en pension, ses lettres me faisaient toujours très plaisir.
Puis ce fut la rentrée à l'Université pour elle (Médecine) comme pour moi. Je résidais en cité universitaire à Villeurbanne. Je passais régulièrement lui rendre visite, souvent en fin d'après-midi. Moments toujours très agréables de discussions que l'on peut avoir à cet âge. Je lui racontais mes états d'âme, mes (rares) conquêtes ainsi que mes (fréquentes) déconvenues amoureuses. Elle était moins bavarde que moi mais se laissait de temps en temps aller à quelques confidences. Souvent sa Maman me lançait un "Tu restes dîner avec nous ?" et rien ne me ravissait plus
Elle passa plusieurs week-ends à Annolieu, particulièrement lorsqu'avec les copains on organisait une nouba au JJ Club (je vous en parlerai un jour). Avec mon frère, nous étions ses cavaliers de rock attitrés.
Un jour, pour mon anniversaire, elle m'offrit un disque d'un groupe dont je n'avais jamais entendu parler : "Ratcity in bue" du groupe "The Good Rats".
The Good Rats est un groupe newyorkais formé en 1964. Leur chanteur emblématique, Peppi Marchello, a rejoint le paradis des rockeurs en 2013.
Le magazine "Rolling Stone" les a qualifiés de groupe inconnu le plus célèbre du monde ("The world's most famous unknown group").
L'album en question s'intitule "Ratcity in blue". Il est sorti en 1976. C'est un excellent opus avec de la bonne guitare, une rythmique imposante, des airs très bien trouvés et une façon de ne pas se prendre au sérieux extrêmement plaisante. La voix de Peppi Marchello est très italienne. Le répertoire du rock'n roll n'y est pas habitué, surtout en outre Atlantique, et tout ça donne une très belle couleur aux chansons des Rats.
Tout est bon dans cet album, particulièrement la chanson éponyme. Elle regorge d'énergie. C'est un dialogue entre deux guitares lancées à toute berzingue soutenues par une batterie affolante, des vocaux qui vous emmènent ensuite faire un tour du côté du jazz pour revenir ensuite à une bonne vieille lourdeur rock'n rollienne annoncée par des sirènes qui nous rappellent que ces zigotos sont de Big Apple. C'est plein de ruptures de rythme : tout ce que j'aime dans ce genre musical. Jugez vous-même :
https://www.youtube.com/watch?v=I8_-NGBoPlA
Ma cousine m'a fait un sacré cadeau ce jour-là.
Bon, on ne va pas se quitter comme ça. Un peu de rab avec "Reason to kill", assez génial aussi :
https://www.youtube.com/watch?v=VC1NmSxceFs
Sérézin – 2 mai 2021