Gâchette ou détente
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Gâchette ou détente
Entrer dans un livre, c'est bien, mais pour y rester, encore faut-il ne pas en sortir. Dit ainsi, cela parait ridicule et pourtant de nombreux auteurs font tout pour nous expulser hors du roman avec le même ridicule. Parmi les nombreux écueils à faire sombrer les lecteurs, il en est un qui a le don de rapidement agacer, c’est l’approximation, voire l’inexactitude. Une fois que la crédibilité est perdue, l’intérêt à poursuivre le récit suit.
Personnellement, je suis très éclectique dans mon choix de lecture. Pour autant, il est un genre littéraire qui, à l’instar de nombreux lecteurs, me fascine : le polar. Le problème est que si l'on aime le genre et que la plume nous tente, on s’embarque rapidement dans la rédaction de son propre ouvrage. C'est là que les ennuis commencent.
© Photo de Maxim Hopman sur Unsplash
Stop ! On ne se lance pas dans la rédaction de quelque chose que l’on ne maîtrise pas. Lire est une chose, écrire en est une autre, même si les deux sont étroitement liés. Sans maîtrise, le risque de perdre son lecteur est dangereusement élevé et celui de se perdre en tant qu’écrivain l’est tout autant.
La première chose à faire est de lire, lire et lire encore ; surtout des auteurs spécialisés. Et, si l’on désire écrire des polars se situant en France, on lit des polars français. Si l’histoire se passe aux USA, on lit des polars américains. C’est d’une évidence et pourtant j’ai trop lu d’inepties, de certains auteurs, qui transposaient les façons de procéder, en France, des méthodes d’investigations américaines, sans parler des décisions de justice.
En France, Trigger is not Trigger
L’avantage pour les auteurs outre atlantique, le terme est le même pour la gâchette ou la détente : trigger. En France il faut les différencier. Lire est donc particulièrement important, pour autant, lire des polars n’est pas tout. Il faut aussi se documenter et approfondir le sujet. C'est là que le titre de ce billet prend tout son sens. J’en ai assez de lire que le type met le doigt sur la gâchette. Qu’il appuie sur la gâchette. Qu’il presse la gâchette… C’est le genre d’inexactitude qui a le don de me faire fermer un livre. Je range l’utilisation abusive de la gâchette au même rang d’agacement que le pléonasme « au jour d’aujourd’hui ».
En 11 la détente, en 14 la gâchette.
© Armes française.
À vous, chers auteurs de polars que j’affectionne, surtout en autoédition, gardez à l’esprit que la gâchette est à l’intérieur de l’arme ! Dès lors qu’un type a un pistolet dans la main, il pose le doigt sur la détente. Sur la queue de détente selon l’arme, mais la détente. Pas la gâchette. On garde le mot gâchette pour des expressions comme : Il a la gâchette facile ou C’est un as de la gâchette.
Daniel Muriot il y a 8 mois
Merci pour cette précision, Jean-Christophe. J’ai beau utiliser des armes dans mes moment de détente, je faisais jusque-là la faute de langage.
Jean-Christophe Mojard il y a 8 mois
Bonne nouvelle ! Pour ma part, pas de mérite, j'ai fais mon service militaire en armurerie.
Benjamin Mimouni il y a 8 mois
C'est précis tout ça. Moi je suis pas trop polar pour ma détente.
Jean-Christophe Mojard il y a 8 mois
À chacun son cœur de cible, en effet.