Episode 54 : Une trouvaille bien étrange
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Episode 54 : Une trouvaille bien étrange
– Putain ! Batman vient nous rendre visite !
– Vous avez repéré quelque chose, Moridan ?
– Un char d’assaut qui arrive droit sur notre position. Espérons que c’est Léila, parce qu’à la vitesse à laquelle il roule nous n’avons pas le temps de quitter notre nouvelle planque !
Deux semaines s’étaient écoulées depuis notre départ de notre super bunker de luxe. Nous n’avions pas eu le choix. D’après le message que Léila m’avait laissé, les autres étaient sur mes traces et nous allions avoir de la visite très rapidement. Il ne nous restait qu’une chose à faire : décamper à plus vite en emportant avec nous un max de vivres.
J’avais localisé un vieux bâtiment enfoui dans une zone extrêmement hostile pour les humains. Pas d’eau. L’air chargé de gaz toxiques et aucune vie tout autour. L’endroit parfait pour se planquer. À condition de pouvoir l’atteindre sans se faire repérer. En étudiant les photos satellites, j’avais compris notre erreur : marcher en plein jour et à découvert nous rendait particulièrement facile à localiser. Surtout avec ma combi orange fluo ! Nous apparaissions sur bon nombre d’images. Quel con ! J’aurais dû y penser avant… La seule solution était de marcher pendant la nuit, à la lueur des étoiles, et de se cacher dès que les premiers rayons de soleil pointaient leur nez. Ça faisait de nous des proies faciles pour cet écosystème plus qu’inamical, mais peu importe. Nous n’avions pas vraiment le choix.
Malgré l’état dégueu de la bâtisse, nous étions heureux de pouvoir fermer l’œil quelques heures sans sursauter au moindre bruit. J’étais sur les nerfs et Joe aussi. Mais nous étions entiers et à l’abri. Bien évidemment, ici pas d’électricité ni d’eau courante. Et après cette virée de l’enfer, enfermé pendant près de dix jours dans un truc en nylon par une chaleur de dingue, je puais la mort. J’avais bien essayé de me laver un peu en arrivant, mais c’était d’un karcher dont j’avais besoin pour enlever ce parfum immonde qui me collait à la peau. Même Joe s’en était plaint…
Nous nous étions partagé les lieux. Joe s’était installé dans la salle du générateur et s’était mis en tête de le réparer. Quant à moi, j’avais élu domicile dans un ancien bureau. J’avais viré tous les meubles et retapisser les murs avec les éléments de mon dossier. Avoir accès à l’IAC sans ordinateur avait ses avantages ! Je n’étais plus dépendant d’une connexion minable ou d’un vieux tromblon hyper lent.
J’avais fini par trouver un lien entre Léila et moi. Nous avions été tous deux conçus sur le même site et mis en service à la même époque. Il y a six ans. Mais comme beaucoup d’autres… alors pourquoi elle ? Pourquoi Florigan avait dit l’avoir choisi, elle ?
En fouillant un peu plus profond dans le dark-web, j’étais tombé sur un vieil article de tabloïdes sur lequel je ne me serais jamais arrêté sans cette photo en noir et blanc. Sous le titre « Les nouveaux visages de la résistance », un couple tout sourire, l’arme à la main. Le choc lorsque je reconnus les deux énergumènes qui posaient fièrement. C’était moi. Je me tenais au milieu d’un groupe de survivants juste devant l’entrée des égouts, bras dessus bras dessous avec Léila. Mais tout ceci n’avait aucun sens. Impossible de me souvenir de cette journée. Pourtant d’après la date, c’était il y a un peu moins de cinq ans.
– Le bleu ! Tu m’entends ?
– Léila ? C’est toi qui nous arrives droit dessus ?
– Oui ! Je vais aller dans votre dernière planque et je vous rejoins à pied, comme prévu.
– Et tu vas faire quoi de la cavalerie ?
– Je vais improviser. T’inquiètes pas pour moi, le bleu !
– Ce n’est pas pour toi que je m’inquiète, c’est plutôt pour Joe et moi. On en a ras le bol de se faire des bornes pour vous échapper.
J’entendis son rire résonner dans ma tête et je pouvais parfaitement imaginer la grimace qu’elle était en train de faire. Je la connaissais par cœur…
– Ok. Je fais vite. J’ai un paquet de trucs à te raconter, le bleu !
– Ouai… moi aussi.
Elle interrompit brusquement la communication. J’aperçus alors sa Batmobile changer de direction pour filer tout droit vers notre ancien bunker suivi de près par une dizaine d’autres blindés. Bientôt, ils allaient découvrir la salle d’opération de Joe et la puce GPS qu’il m’avait retiré. Bientôt, ils allaient comprendre pourquoi j’étais devenu introuvable.
Texte de L.S. Martins ( 40 minutes chrono, sans relecture).
D'après Image par Yerson Retamal de Pixabay : Réservoir Arkham Chevalier - Photo gratuite sur Pixabay