Episode 27 : L'angoisse...
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Episode 27 : L'angoisse...
Nous étions enfin libres. L’explosion avait déverrouillé la porte de nos appartements. Une aubaine pour nous ! Pas un garde dehors. Tous trop occupés par le nouvel attentat pour s’intéresser à nous. L’occasion parfaite pour explorer le vaisseau sans avoir un de ces droïdes armés collés au derche.
Une alarme tonitruante et suraiguë me cassait les oreilles, me rendant fou. Des lumières bleues et rouges scintillaient au rythme de ce boucan insupportable. Épileptiques s’abstenir ! Des bruits de pas résonnaient, lourds et rapides, mais personne dans les parages. Dans une telle situation, on s’attendait à une panique générale. Une foule courant dans tous les sens, affolée par les secousses et la sirène. Mais rien. Pas un chat ! Toutes les pièces devant lesquelles on passait étaient ouvertes et vides. Comme si nous étions seuls. Ça n’avait aucun sens…
– Putain, c’est quoi ce bordel ? Ils sont passés où ?
– Aucune idée. Mais ça pue, le bleu !
Léila avait raison. Nous étions dans une belle merde…
– Léila, attend… tu sais où on va, là ?
– Aucune idée, mais on finira bien par tomber sur quelqu’un ou quelque chose…
Même si je n’en étais pas convaincu, je fis semblant d’y croire. J’en avais besoin. Les vibrations et les grincements de douleur de ce géant d’acier étaient de plus en plus violents. Les hublots, tous fermés, ne nous permettaient pas de voir ce qu’il se passait à l’extérieur. Peut-être que nous étions en train de traverser un champ d’astéroïdes et que certains venaient percuter le bouclier du vaisseau. Ou peut-être qu’une partie avait été arrachée à cause de l’explosion et que nous dérivions dans l’espace… L’air me manquait. Mes poumons me brûlaient. Mon corps se crispait. Chaque foulée devenait de plus en plus difficile. Le stress ou la fatigue ? Aucune idée. Mais je devais faire une pause.
Je m’arrêtai pour reprendre mon souffle. Léila continua sa course folle avant de disparaître au tournant d’un couloir. Appuyé contre la paroi glacée, j’observai tout autour de moi. J’avais vue sur une pièce sombre. Le néon pendait au-dessus d’une table renversée. Il clignotait, m’empêchant de distinguer correctement la scène qui se jouait devant moi.
Je me redressai pour une brève inspection. Par réflexe, je portai la main à ma ceinture, mais mon flingue ne s’y trouvait plus… il m’avait été confisqué le temps de l’enquête. Fais chier ! Je me sentais complétement nu sans mon arme ! Je m’approchai doucement de l’entrée pour découvrir avec horreur le corps d’un jeune garçon baignant dans son propre sang. Putain ! C’est quoi ce bordel ! Je me précipitai dans les quelques pièces des alentours et trouvai exactement la même chose, un humain exécuté d’une balle en pleine tête. Et chaque fois, le cadavre était en position du fœtus : couché sur le côté gauche, les genoux contre la poitrine, une main sous la tête en guise d’oreiller. Comme s’ils dormaient tous…
– Qu’est-ce que tu fous ?
Léila s’était enfin aperçu de ma disparition et avait rebroussé chemin. Elle se tenait juste derrière moi et avec l’alarme qui hurlait, je ne l’avais pas entendu arriver.
– Ils sont tous morts…
– Qu’est-ce que tu racontes ?
Elle n’avait pas vu le cadavre à mes pieds. Elle se rapprocha et lorsqu’elle aperçut le corps elle se pencha pour l’examiner.
– Mort depuis plusieurs heures déjà, à en juger par sa température et la rigidité cadavérique. J’en ai trouvé cinq autres dans le couloir. La même mise en scène à chaque fois…
Léila se releva et me regarda fixement, visiblement très inquiète.
– On est dans la merde, Moridan… Faut qu’on bouge et vite !
Texte de L.S.Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
Image par tunnelmotions de Pixabay : Avenir Futuriste Couloir Vaisseau - Image gratuite sur Pixabay