Episode 22 : On était foutu...
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Episode 22 : On était foutu...
On était foutu. Plus aucune échappatoire. Devant nous un doguext agressif et derrière une putain d’araignée. Et, bien sûr, le chemin que nous avions emprunté n’était autre qu’un sentier creusé dans la montagne. Impossible d’escalader les flancs. Pas sans prendre le risque de déchirer ma combi sur l’un des rochers saillants.
– Léila, à mon signal, tu roules sous le dogext et tu files sans te retourner.
– Pas question que tu joues le héros et moi la fille en détresse ! On va crever ensemble parce que de toute façon, on a plus d’hélico pour se casser de ce coin de merde !
Quelle tête de pioche ! Pas fichu de faire ce que je lui demande sans contester ! Je n’avais aucune chance de m’en sortir, alors qu’elle, elle le pouvait. Les enfoirés de G.I. Joe ne pouvaient pas nous avoir abandonnés. Ils avaient sûrement une excellente raison pour être partis sans nous et avaient dû s’assurer que nous pourrions survivre le temps que les secours arrivent. Du moins, c’était ce que j’espérais…
– Ok. Tu proposes quoi, alors ?
– Je m’occupe de l’araignée et toi, le bleu, du doguext. Vise la gueule. D’après l’IAC, c’est son seul point faible…
Je bloquai mon souffle et m’apprêtai à appuyer sur la gâchette lorsque je perçus un sifflement. Le monstre devant moi se coucha au sol, prenant un air presque inoffensif. Putain, c’est quoi encore ce bordel ?
Léila me donna un coup dans le dos. L’arachnide robotique s’était arrêté et ne manifestait plus aucun signe d’agressivité. On y comprenait que dalle…
– Pas de gestes brusques, les amis. Ils ne sont pas agressifs… enfin, la plupart du temps.
Un rire sonore résonna dans la montagne. Un frisson me parcourut l’échine. J’avais rarement la trouille, mais là, je devais bien avouer que je ne faisais pas le fier. Je ne savais pas dans quelle merde nous étions, mais elle était sacrément moche !
Je sentis Léila fourrer discrètement son couteau papillon dans le revers de ma combi puis elle fit un pas en direction de la voix.
– Montrez-vous, au lieu de vous planquer derrière vos monstres !
Je reconnaissais bien là le tact légendaire de ma coéquipière. Nous nous trouvions en mauvaise posture. D’un claquement de doigts, le taré caché dans l’épais brouillard pouvait donner l’ordre à ces deux colosses de nous bouffer ! Et elle, elle n’avait rien trouvé de mieux que de le défier… Super !
– Je veux bien, mais jeter vos armes d’abord. Toutes vos armes. Même la lame que vous avez dissimulée dans le dos de votre ami…
Putain ! Comment il avait fait pour le voir ! Je me tournai vers Léila et d’un simple échange de regard, nous décidions de nous rendre. On n’avait pas vraiment le choix de toute façon.
– Parfait.
Une silhouette sombre apparut devant nous. Un droïde, modèle XR35. Squelette en adamantium, musculature en élastomère et peau en un alliage élastique et thermorésistant. L’une des versions les plus avancées, reconnaissable grâce à ces deux lueurs bleues qui nous dévisageaient. Qu’est-ce qu’il pouvait bien foutre ici ? Ça n’avait aucun sens. Et comment avait-il réussi à domestiquer un doguext ?
– Léila et Moridan, je présume. Je vous attendais. Suivez-moi, je vous prie.
Il nous attendait ? C’était quoi cette blague, encore ? Je m’apprêtai à l’envoyer balader lorsqu’il me prit de court :
– Je suis navré pour le comité d’accueil. Mais nous devions nous débarrasser des hommes qui étaient avec vous. Nous ne leur faisons pas confiance.
– Putain ! Mais c’est quoi ce bordel ? C’est qui ce "nous" ?
Léila était de toute évidence aussi perdue que moi.
– Je ne peux rien vous dire pour le moment. Vous aurez toutes les réponses à vos questions dans quelques minutes. Mais nous devons impérativement nous mettre à l’abri avant que la nuit ne tombe et que des créatures pires que mes deux compagnons ne nous rejoignent.
On se regarda avec Léila, incapables de savoir si nous devions le croire ou non. C’était probablement un putain de piège, mais franchement, je n'avais aucune envie de rester ici plus longtemps. Il faisait une chaleur d’enfer et je ne supportai plus ma propre odeur dans ma combi. Si seulement je pouvais l’enlever sans prendre le risque de crever sur place…
Léila se contenta de hausser les épaules et suivit notre hôte. Nous n’avions plus besoin de parler pour nous comprendre. Nous faisions équipe depuis quelques mois, mais il semblait que nous n’avions plus de secret l’un pour l’autre… comme un vieux couple ! Je levai les yeux au ciel en priant je ne sais quel dieu de veiller sur nous et lui emboîtai le pas.
J’essayai de me repérer, histoire de pouvoir retracer le chemin en cas de fuite, mais c’était difficile. Je devais faire attention où je mettais les pieds pour ne pas trébucher tout en surveillant du coin de l’œil le dogext qui me collait au cul. J’espérai que Léila était plus douée que moi…
On s’arrêta devant une espèce de bouche d’égout. Le droïde l’ouvrit et nous invita à descendre. Putain. Ça puait vraiment toute cette histoire. Je n’avais pas vraiment envie de me retrouver enfermé six pieds sous terre ! Mais Léila ne me laissa pas le temps de râler et passa la première avant de me crier de la rejoindre. En soupirant de frustration, je jetai un dernier regard à la surface avant de m’enfoncer dans les ténèbres.
Texte de L.S.Martins (45minutes chrono, sans relecture).
Image par Peter Pieras de Pixabay : Robot Avenir Ia - Image gratuite sur Pixabay