Echange surpris au détour d’un sentier
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Echange surpris au détour d’un sentier
Papa, c’est quoi ça là-bas ? demanda un jeune garçon en tirant la manche de son père. Il pointait du doigt une ombre noire qui errait non loin de la frontière à l’Est de la cité.
Un damné, mon fils.
Qu’est-ce que c’est ?
L’homme prit l’enfant dans ses bras et commença son histoire.
On raconte que ce sont des morts revenus sur Terre.
Pourquoi ils sont revenus ?
Parce qu’ils n’étaient pas dignes du Paradis et que l’Enfer n’étaient pas une punition assez terrible.
Mais pourquoi ? Ce n’est pas une punition de vivre ici, n’est-ce pas ?
Ils ne sont pas vraiment vivants… ils errent, hantés par leurs péchés et leur douleur, pour l’éternité. Leur seule rédemption : un acte totalement désintéressé… leur vie contre une autre…
Est-ce qu’on peut aller le voir de plus près ?
Surtout pas mon fils. Il ne faut jamais sans approcher. La haine les consume… Quiconque les approche devient fou, accablé par la douleur et les remords de centaines de damnés. Ils sont tous connectés entre eux, et leur chef, Valdyr, les contrôle tous. On raconte que c’était un ancien assassin, le pire de tous… il était capable de tuer femme, enfant ou vieillard pour quelques pièces d’or. Mais l’argent ne l’intéressait pas vraiment, son seul plaisir était de tuer et d’observer l’étincelle de vie s’éteindre dans le regard de ses victimes. Aujourd’hui, il hante les plaines de l’Est, à la recherche de nouvelles âmes à corrompre…
Tu as fini de lui raconter des histoires aussi terribles, oui. Il va encore faire des cauchemars !
Une femme les avait rejoints, la mère de l’enfant visiblement.
Je suis grand, maman, je fais plus de cauchemars, dit l’enfant d’un ton boudeur qui fit sourire son père.
L’homme ébouriffa son fils et le reposa par terre. Face au regard empli de curiosité du jeune garçon, il ajouta :
Promets-moi que tu ne franchiras jamais la frontière. Les plaines sont dangereuses…
Texte écrit par Laure Gérard alias L.S. Martins pour un jeu de société,
mais répondant à la consigne de Béatrice Nyanguile "au moins un enfant comme personnage".
Photo by Luca Bravo on Unsplash