Episode 41 : Bypassé
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Episode 41 : Bypassé
– Et merde ! Quel con… pourquoi je n’y ai pas pensé avant ?
– De quoi parlez-vous, Joe ?
– De ce circuit annexe. du travail d’amateur en apparence… Mais seulement en apparence. En le bypassant, j’ai activé un code caché qui a reprogrammé notre amie.
– Quoi ?
La lumière se coupa, nous plongeant dans le noir total, suivi par le système d’air conditionné.
– Le générateur ! Il vient de nous lâcher… Si nous ne le rallumons pas, nous manquerons très rapidement d’oxygène. Ce ne sera pas un problème pour moi, mais vous, mon cher Moridan, vous n’y survivrez pas… Ne bougez pas, je reviens.
Ne pas bouger ! C’était un marrant. Je n’y voyais absolument rien et j’étais incapable de me repérer ici. Je ne risquais pas d’aller bien loin.
Je perçus des bruits de pas se diriger vers la porte juste derrière moi. Joe venait de me passer devant et prenait la direction du local électrique.
Je fouillai mes poches à la recherche d’un truc pouvant me servir de lampe de poche, mais je ne trouvai qu’un antique briquet à gaz. Un trésor chiné à la station essence, cette baraque en bois qui nous avait servi de planque quelque temps. Pourvu que ça marche… Une flamme vacillante bleue en jaillit éclairant faiblement la pièce quelques secondes avant de disparaître, juste le temps pour moi de repérer une chaise à deux pas. En voulant m’y asseoir, je me pris les pieds et m’affalai au sol. Pour une fois, ce n’était pas la tête qui prit cher, mais mon genou. Il me faisait un mal de chien, à tel point qu’il m’était impossible de me redresser. Je n’avais plus qu’à attendre, espérant que Joe pourrait remettre le générateur en route.
Après de longues minutes, le bunker reprit vie. La lumière blanche et froide du labo m’éblouit, me faisant cligner plusieurs fois des yeux. Je me trouvais au milieu d’un tas de pièces informatiques vétustes, la jambe bien amochée. Je rampai pour atteindre la chaise et m’installai dessus.
Je scrutai le labo à la recherche d’un quelconque indice pouvant expliquer ce qu’il s’était passé ici. Une tempête avait fait rage détruisant tout sur son passage. L’œuvre de Léila ? Si Joe avait raison, elle n’était plus elle-même, piratée par un putain de virus qui lui avait été implanté dans la tête par notre taré de Florigan. Qui d’autre ? Il en avait largement eu l’occasion lorsqu’il l’avait enlevé. Ce n’était pas uniquement une mise en scène pour attirer notre attention… C’était aussi un moyen de jouer avec nous. De contrôler le moindre de nos faits et gestes.
Une odeur étrange flottait dans l’air, mais j’étais bien trop préoccupé pour m’en soucier. Ce n’est que lorsque Joe a franchi la porte que j’ai compris qu’il y avait un problème. Ses vêtements étaient brûlés, son visage couvert de suie, des larmes plein les yeux.
– Il faut condamner cet étage si nous voulons sauver le bunker.
– Et Léila ? Vous l’avez trouvé ?
– Pas le temps de discuter…
Une fumée noire envahit la pièce me faisant suffoquer. Joe m’attrapa pour me jeter sur son épaule et sortit en courant, direction le niveau supérieur.
Texte de L.S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
Image par Gerd Altmann de Pixabay : Sécurité L'Internet Crime - Image gratuite sur Pixabay