Une crête jaune fluo
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Une crête jaune fluo
Too much, Silex Pistols (Yvan Lacomblez), Pathé EMI, 1978.
Le morceau est à retrouver ici.
Des armes, des chouettes, des brillantes
Un vrai morceau qui fait plaisir, qui ne se prend pas la tête et s’offre une virée sans prétention vers les classiques du genre, découvert au hasard d’une bourse aux disques et absolument inconnu jusqu’alors. Une vraie trouvaille, quoi.
Deux filles qui chantent en français avec un accent dont on ne sait pas s’il est réel ou simulé, ce qui ne change pas grand-chose au propos soit dit en passant. De toute façon c’est pas du Jane Birkin quoi ! Deux filles qui chantent sur des guitares assez lourdes, sur une mélodie basique, autant dire punk.
Deux filles avec des flingues et du cuir. Simple et efficace (non, pas funky, non c’est pas le délire).
« Filles fofolles de rock’n’roll
On est les cops à Dan Mc Roll
On a acheté des silex pistols
Pour effrayer les babas cool
On vous fera perdre la boule
Les filles comme nous, on a cassé le moule
On est dedans on est des fools
Jawohl Baby, c’est quand qu’on l’roll ? »
La marchande de couleurs
Le morceau se tient juste entre le punk et la chanson, dans un interstice fragile :
« Dans nos riffs on a mis de l’eau
Mais à partir de tomorrow
On les remplit d’encre fluo
Sorry tranche de cake pour ton nouveau blouson »
Ça va saigner, fluo, faites gaffe, ça tache.
À l’image de son titre, Silex pistols, la chanson vient occuper le juste espace entre sérieux et parodie. C’est assez léché pour être crédible, mais suffisamment fantasque pour ne pas se prendre sérieux, jute dosage entre le punk et l’eau. Dans le monde des apéritifs anisés, on parle d’un rapport d’un pour cinq (51). On peut d’ailleurs remarquer le tampon « offert par Pernod SA » au dos de mon exemplaire. Rien d’aussi mathématique ici, mais ça peut donner un ordre d’idée.
Moule à gaufres
Et puis comme dans tout morceau punk qui se respecte, tout finit par des insultes dignes du capitaine Haddock, je vous les jette toutes en vrac, vous ferez le tri :
« mal rasé, Errol Flynn, architecte, Jakana, ostracisme, anti-mites, canotier, tequila, saxophone, after-shave, libellule, Athanas, imbécile, crocodile, tombé dans la piscine pour cinq centimes ».
Avec cette anecdote sublime :
Dans les insultes… il y a aussi Athanase, resto grec où nous allions. Il nous offrait à manger si on mettait son nom dans les paroles. On l’a mis dans les insultes, il était tout content. C’était un vrai punk. (source bide et musique)