Barbarella garde tes bottines
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Barbarella garde tes bottines
Polygenèse, Héros héroïnes (F. Nourbat), RCA, 1984.
Morceau à retrouver ici.
Tiercé dans l’ordre
Pour une fois, ce qui est assez rare pour être souligné, la chanson est beaucoup mieux que ce que laisser supposer la pochette, ce qui vaut mieux que le contraire.
La première impression laissait pourtant craindre le pire (raison purement perverse et masochiste qui m’avait poussé à l’acheter d’ailleurs) : ce photo-montage avec les silhouettes découpées au burin, ces dessins bleus de personnages en costumes dignes de celui de Rahan, (le fameux slip en fourrure d’ours des cavernes), ce nom de groupe, ces bouches ouvertes, ces coupes de cheveux, dégaines, bref le tiercé du gros bide qui tache dans l’ordre. Pour tout cela, un immense merci à E. Persin, auteur de la maquette, toi même tu sais.
Zombieland
Je te fais le pitch en deux mots :
« On serait des héros et des héroïnes »
Le décor de la chanson est plutôt sympa, en tout cas dans les deux premiers couplets, même si ça se gâte un peu par la suite : il y a Barbarella (garde tes bottines), Conan, Dracula, creep-show et morts-vivants qui hantent cimetières et catacombes. Folklore connu des amateurs de série B (qui est au cinéma ce que le bide est à la musique, un moment de liberté, de grâce et de gratuité pure).
Les choses dégénèrent ensuite : baby doll, cowboy et Calamity Jane, et puis ce rêve étrange :
« Nous finirions nos jours
Dans un ranch au Texas »
Je dirais qu’il existe des endroits plus accueillants pour laisser sa carcasse finir de se déliter en paix. Mais bon : affaire de goût. Ces choses-là se discutent, ou ne se discutent pas.
Refrain
Le refrain est plutôt intéressant lui aussi, il mélange musique et cinéma, avec une touche finale de non-sens pour emballer les enthousiasmes :
« Héros
Héroïne
Dans cette ville sans vie
Je vais te faire un film
Sur vinyle
Pour désarmer les marchands
De guerre et de style »
Les deux derniers vers sont plutôt étranges non ? Mais puisqu’on est au cœur des bizarreries, et que toi comme moi semblons nous y retrouver, fidèle lecteur, on ne va pas bouder notre plaisir.
Face B
En revanche, il n’y a pas grand-chose à sauver de la Face B, Rock’n’Roll, pâle copie à l’eau du tube de Joan Jett (celui-là).
Une sur deux, c’est déjà pas si mal, surtout que la pochette ne promettait que du vilain. Aujourd’hui j’ai décidé d’être positif.