Une cigale dans la fourmilière
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Une cigale dans la fourmilière
Edwige, La Cigale (M. de Sousa/F. Bonifay-J. Hourdeaux), Reprise Records, 1974.
C’est Jean de La Fontaine qui débaroule au milieu de la variété française, sa morale avec lui,les fourmis bossent, les cigales se la coulent douce, et c’est l’hiver qui déterminera qui a eu tort ou raison. Dans cette dialectique sans nuance, c’est le travail qui est toujours valorisé seulement voilà, malgré le futur incertain, l’intermittence et les cachets aléatoires, c’est à chacun de décider de sa voie, et les artistes préféreront toujours chanter, à l’instar d’Edwige :
« J’ai choisi d’être cigale
Quand le vent souffle en rafale
Moi je me tisse une voile
Avec le fil de mes chansons ».
Alors pourquoi prennent-ils le risque de se retrouver dépourvus quand la bise fut venue, et cela depuis des siècles ? C’est parce que la peur du lendemain ne les atteint pas. Parce que le présent recueille toute leur attention. L’avenir n’est qu’une illusion, il ne fait partie ni de leurs préoccupations ni de leur réalité. Demain c’est loin.
« Toi qui tombe dans le piège
Pour une poignée de neige
Je n’ai qu’un bouquet d’arpège
À t’offrir mais il sent bon ».
Le risque, en pensant sans cesse à demain, c’est de se scléroser :
« Oh fourmi c’est dur de vivre
Le cœur recouvert de givre ».
Il faut saisir sa chance au moment où elle passe :
« Quand l’amour vient nous surprendre
C’est au vol qu’on doit le prendre ».
Le brave La Fontaine est dépassé sur ce coup-là, perdu dans une morale archaïque. Edwige inverse le paradigme et change les règles. C’est peut-être bien la cigale la plus courageuse des deux, finalement, contrairement aux apparences. Refuser de penser à l’hiver demande une certaine force de caractère, surtout quand le monde vient nous crier sans cesse qu’il faut assurer ses arrières, prévoir, rentrer du grain, savoir rester raisonnable.
Dansez maintenant, dansez !
On peut entendre la chanson ici